Moi, je donne ma vie pour mes brebis…
4e dimanche de Pâques
Évangile selon St Jean (10, 11-18) :
En ce temps-là, Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
» Donner sa vie » n’est pas forcément sanglant,
» donner sa vie » c’est l’orienter vers l’autre et pour l’autre :
partage, entraide, écoute, consolation, accueil…
Demandez à tous les bénévoles impliqués dans des associations,
celui qui donne gratuitement, sans compter, de tout son cœur,
reçoit énormément !
c’est là l’œuvre de Dieu…
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
L’Homme imaginait des dieux lointains, inaccessibles, dangereux, inapprochables…
Ces dieux faisaient peur !
L’Ancien Testament connaît des idoles sanglantes : Baal, Cronos -qui réclamaient leur lot de sacrifices humains (des enfants !) pour apaiser leur courroux !
Le dieu d’Israël a souvent » visage Humain » : rancunier, autoritaire, dominateur et guerrier.
Il impose sa Loi aux Hommes, et les surveille : » L’œil était dans la tombe et regardait Caïn « (V. Hugo)
Accompagnant son peuple à travers l’histoire, ce » dieu » intervient pour aider ou pour punir…
Les dieux Grecs ou Romains vivaient leurs vies, là-haut… les Hommes suppliaient en bas :
dieux extérieurs à l’Homme, hautains, indifférents à leurs misères. Les deux Mondes étaient bien séparés…
Les dieux avaient visages humains : hiérarchies et spécialisations, rivalités, jalousies, adultères, querelles, ruses et mensonges….
Jésus révèle le VRAI visage de Dieu, visage qu’aucun Homme, qu’aucune civilisation n’aurait jamais pu imaginer !
Il ne se présente pas comme un roi, mais comme un berger.
Il est proche, au milieu du troupeau qu’il guide avec tendresse, patience, implication, comme une mère le fait pour ses enfants…
Il connaît chacun(e) et se laisse connaître (connaître : « naître avec ») : relation intime et universelle, relation de confiance mutuelle, empreinte d’indulgence et de bienveillance…
À la Samaritaine, Jésus révèle que Dieu est intérieur à l’Homme : » il convient de l’adorer en vérité et en Esprit. »
Au dernier repas, Jésus lavera les pieds des apôtres : Dieu serviteur ! Scandale pour Pierre… Quel est ce Dieu qui se met à genou devant l’Homme ? Mystère insondable…
En pleine agonie, Jésus-visage du Père continuera d’aimer au milieu de la haine : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.«
Pour défendre cette Vérité, libérer l’Homme des idoles et des fausses images sur Dieu, Jésus donnera sa vie, apportant ainsi définitivement la Vérité sur Dieu : Dieu offert, miséricordieux et vulnérable.
Voilà la Vérité inouïe sur Dieu !
Voilà le Dieu que les Hommes ne connaissent pas encore !
DIEU EST AMOUR, IL N’EST QU’AMOUR…
Proposition de prière :
Apprends-moi, Seigneur, à donner,
à donner gratuitement, de tout mon cœur.
Amen !