Vois plus grand ! …
Évangile selon St Jean (6, 24-35) :
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
Jésus vient de nourrir les foules en multipliant les pains et les poissons : signe divin qui rappelle la manne donnée par Dieu dans le désert… Jésus est reparti, les foules le recherchent.
Mais quelle est leur motivation réelle ?
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Voilà une question sans intérêt, une entrée en conversation du genre : » il fait beau aujourd’hui « .
Mais Jésus n’est pas dupe…
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Jésus parle en vérité. Il sait ce qui habite le cœur des Hommes, et va droit au but : les foules veulent encore du pain gratuit, elles ont pris Jésus pour un boulanger.
Les foules ont Dieu en face, mais elles ne le reconnaissent pas…
Dans ma prière, est-ce que je ne prends pas Jésus pour le boulanger, pour un simple ravitailleur ?
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Jésus invite les foules à quitter leur médiocrité, à relever les yeux un peu au-dessus de l’horizon :
il les invite à plus d’ambition !
Quelles sont nos faims ? Sont-elles dignes de l’Homme ? Dignes de Dieu, notre Père ?
Il y a la faim biologique : manger, boire. C’est une faim primitive, animale, contraignante, incontournable… Jésus ne la réprouve pas, il nous invite à la satisfaire, puis à la dépasser.
Il y a des faims plus nobles, plus « humaines » : apprendre, comprendre, admirer, contempler, s’épanouir, vivre ! Mais Jésus va encore plus loin : la chair et l’intelligence sont au service de l’esprit.
Vocation divine de l’Être Humain, grandeur et sainteté, ouverture sur l’Éternité…
» L’Homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4, 4)
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Enfin, voilà la vraie question que l’Homme doit se poser, un jour : qu’est-ce que Dieu attend de moi ?
Que dois-je faire pour répondre à son projet, son désir sur moi ? …
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Ils lui dirent alors :
« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
La faim véritable de l’Homme est spirituelle.
L’Homme cherche Dieu, mais il ne le sait pas…
Dieu se donne infiniment, mais l’Homme ne le voit pas…
La grande erreur de notre époque, c’est de se limiter au mesurable, au tangible, au démontrable : manque d’ambition !
Le monde » matériel » est éphémère, insuffisant : il ne rassasie jamais, et déçoit souvent… !
Depuis le début de l’époque industrielle, l’Homme a été réduit au seul statut de producteur, puis de consommateur, justifiant ainsi tous les sacrifices faits au service de l’Économie et de la Croissance : les idoles d’aujourd’hui…
Il n’y a pas de bonheur matérialiste : c’est un mirage, un leurre !
Ceux qui se ruent sur le dernier smartphone à la mode,
accumulent dans leur garage les voitures de sport et les grosses berlines de luxe,
s’entassent dans les paquebots de croisière,
ceux-là sont vraiment à plaindre, car ils passent à côté du bonheur, le bonheur de partager, de vivre léger et désencombré…
Sobriété heureuse… pauvreté Évangélique sont les plus sûrs chemins du bonheur…
Celui qui permet de vivre intensément, de vivre éternellement, c’est le Christ-Jésus !
Son message unique, c’est l’Amour : vérité universelle, infinie, insurpassable, éternelle…
Jésus est le pain qui rassasie toutes les faims Humaines : il se fait connaitre par l’Évangile, se rencontre dans les sacrements, dans la prière… en Église…
Proposition de prière :
Seigneur, donne-moi ce pain véritable,
nourris-moi de ta Parole qui est vie éternelle.
Amen !