La nourriture de l’Homme…
Évangile selon St Matthieu (15, 29-37) :
En ce temps-là, Jésus arriva près de la mer de Galilée.
Il gravit la montagne et là, il s’assit.
En Galilée, Jésus s’adresse à des foules bigarrées : Juifs et païens sont ici mêlés.
C’est tout l’Homme que Jésus est venu guérir, rencontrer, nourrir, enseigner, sauver…
De grandes foules s’approchèrent de lui, avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres encore ;
on les déposa à ses pieds et il les guérit.
Jésus guérit l’Homme, au sens physique et au sens spirituel…
- le « boiteux » est celui qui avance avec difficulté sur le chemin de la vie : Jésus redonne sens…
- » l’aveugle » est celui qui se laisse tirer par la manche pour avancer, c’est celui qui ne voit pas la lumière (Jésus apporte la lumière de Dieu) …
- les « estropiés » sont ceux qui traînent d’anciennes blessures, qui sont diminués dans leurs actions…
- les « muets » sont ceux qui ont une communication limitée, un déficit de relation…
tous ces handicaps peuvent aussi symboliser le péché de l’Homme, péché qui le ralentit dans sa marche vers Dieu…
Alors la foule était dans l’admiration en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis, des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ;
et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël.
La foule ne se trompe pas :
de tels signes ne peuvent venir que de Dieu.
Jésus voit la misère des Hommes, leurs souffrances…
Il ne fait aucun commentaire, il agit :
les infirmités, les maladies ne viennent pas de Dieu !
L’admiration de la foule pour ces guérisons, porte également une dimension spirituelle pour ceux qui connaissent l’Écriture : « Il viendra lui-même, et vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, S’ouvriront les oreilles des sourds; Alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie « (Ésaïe 35, 4-6)
Jésus réalise l’Écriture, se dévoile comme Messie, doué d’un pouvoir Divin…
Les foules « rendirent gloire au Dieu d’Israël « .
Jésus appela ses disciples et leur dit :
« Je suis saisi de compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger.
Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin. »
Après avoir guéri, Jésus nourrit.
L’expression « saisi de compassion » (« souffrir avec »), montre la grande proximité, le fort attachement de Jésus-visage de Dieu pour l’Homme. Il connaît les limites et les besoins humains
Jésus prend soin de l’Homme, comme une mère le ferait pour ses enfants…
Les disciples lui disent : « Où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour rassasier une telle foule ? «
Les disciples ont la même réaction que nous devant la faim dans le Monde : problème planétaire, insurmontable ? « Comment faire, Seigneur ? »
Jésus leur demanda : « combien de pains avez-vous ? »
Voilà la réponse de Jésus devant un problème qui nous parait insurmontable…
« Commencez par donner ce que vous avez« , même si cela parait dérisoire… Dieu fera le reste…
Ils dirent : « Sept et quelques petits poissons. »
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre.
Il prit les sept pains et les poissons ;
Jésus ne peut agir sans nous : notre apport, notre bonne volonté…
Rendant grâce, il les rompit, et il les donnait aux disciples, et les disciples aux foules.
Tous mangèrent et furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles pleines.
Notons ici que ce n’est pas Jésus qui donne à manger, mais les disciples.
Notons également les mots « rendant grâce, il les rompit » qui sont les paroles Eucharistiques de la Cène… Le pain distribué annonce aussi une dimension spirituelle des gestes du Christ.
La « faim » de l’Homme est insatiable, seul Dieu peut le rassasier : le pain que les Hommes recherchent est le Pain de Vie, Jésus lui-même, Parole vivante du Père, Présence réelle dans l’Eucharistie.
La quête de l’Homme, c’est Dieu ! Mais l’Homme ne le sait pas…
Proposition de prière :
Seigneur, je veux aujourd’hui te confier tous ceux qui souffrent, partout dans le Monde,
et ceux qui souffrent parfois tout près de moi…
Apprend-moi à être attentif, à voir et à accompagner,
apprend-moi les petits gestes à ma portée…
En partageant les pains et les poissons, tu préparais les Hommes à la vraie nourriture :
ton corps et ton sang dans l’Eucharistie.
Aide-nous, Seigneur, à approcher un si grand Mystère !
Au milieu de ma vie confortable, de mon besoin de sécurité et de tranquillité,
que l’Esprit-Saint m’apprenne à me laisser bousculer par celui qui a faim,
celui qui réclame, celui qui souffre.
Puisse-t-il m’apprendre la juste mesure de l’Amour vrai.
Amen !