Jésus, chemin vers le Père.
Noël, mémorial visible du mystère invisible et insondable
de la naissance de l’Enfant-Dieu.
Versets 1-5 :
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement -auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Je vous propose des extraits du livre « marche vers l’innocence« ,
de Sœur Anne Lécu, dominicaine :
« L’exil de Dieu commence quand il sort de lui-même pour créer le Monde.
Par sa Parole, il crée : il dit et il fait.
Il déploie par son Verbe tout ce qui est en lui, et ce qui est en lui est lumière et vie.
La création du Monde est une exultation.
C’est le chant de joie de Dieu que de nous donner vie.
Il donne tout ce qu’il a, toute sa puissance, tout son amour, toute sa joie. Il donne tout ce qu’il est. (…)
Le geste du Père « il dit et ce fut », c’est de donner le Verbe au Monde, de donner la Parole, et ce faisant, de donner chair au Monde, car il n’y a pas de Verbe sans la chair, et de créer ainsi les conditions de la conversation qu’il ne cessera d’entretenir avec nous.
Versets 6-8 :
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
« Après la sortie de Dieu de lui-même, premier exil, (…) l’ultime exil de Dieu est de venir camper parmi nous, « en nous », tout à la fois en chacun de nous et entre nous.
Dieu, pure relation, vient converser avec l’Homme à hauteur d’Homme.
Éblouissement : toute la chair de l’Homme devient la maison de Dieu.
Toute la vie de l’Homme devient le temple de Dieu.
Le Christ ressuscité demeure Dieu-Homme-devenu, Parole-chair-devenue, et ouvre en Lui une place pour l’Humanité au cœur de la vie trinitaire.
Pas de crèche dans l’Évangile de Jean.
Pas de mages venus d’orient.
Pas de fuite en Égypte.
Pas de présentation au Temple.
Mais la gloire, ce qui a du poids, ce qui a de la densité, le contraire de ce qui est vain.
La densité du Verbe qui se fait chair,
la densité de la chair désormais soulevée -comme le pain qui lève- par l’Esprit,
la densité de l’Être Humain qui dans toutes ses relations expose le visage de Dieu, nu, pauvre, mendiant : voilà la gloire, indistinctement gloire de Dieu et gloire de l’Homme.
« Détruisez ce sanctuaire (temple) et en trois jours je le relèverai (…) mais Lui parlait du sanctuaire de son corps » (Jean 2, 18-22)« .
« Le corps du Christ est un sanctuaire.
Il fait du corps de tout Homme un sanctuaire.
Contrairement aux idées reçues, la chair n’est en rien une malédiction dont il faudrait s’échapper.
La chair, notre chair, le Monde, ce temps est le lieu de Dieu. (…)
C’est ce qui se passe sur la Terre, dans notre chair, qui transforme le ciel. (…) »
(Soeur Anne Lécu. « Marcher vers l’innocence »)
Versets 9-14 :
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en -venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
On dit souvent que « la chair est faible » :
elle contient nos instincts, nos déterminismes, et nos limites.
La chair peut nous diriger vers la recherche exacerbée de plaisir,
d’égoïsme, de luxe, de confort : elle nous « plaque au ras du sol ».
L’Être alors n’est plus libre : il est dominé par le péché.
Jésus a pris chair, pour nous montrer le chemin de libération,
dans le don de soi :
« celui qui veut sauver sa vie, la perdra.
Celui qui perd sa vie à cause de moi, la gardera pour la vie éternelle« .
La chair est alors le véhicule nécessaire vers l’autre,
permettant la communication, l’élan d’Amour, d’entraide
et ouvrant sur le Salut éternel.
La solution, c’est d’aimer.
Versets 15-18 :
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
A l’époque de Jean-Baptiste, le peuple attend le Messie avec ferveur :
Il lui suffira de désigner Jésus en disant « c’est lui ! « , pour que des hommes se lèvent aussitôt et le suivent…
Le peuple attendait un libérateur…
En ce dernier jour de l’année 2023, quelles sont nos attentes véritables ? Nos espoirs ?
Attendre un bébé ? Un travail ? Un toit ? Une guérison ? La paix ? La retraite ? …
Les attentes humaines sont souvent petites, modestes, prudentes… parfois très égoïstes !
« Je voudrais plus d’argent, une grosse voiture, une grande maison, voyager... »
Nos vues sont courtes, Dieu voit plus loin, plus grand, plus haut !
En tant que Chrétien, qu’est-ce que j’attends du fond de mon cœur, pour moi ? Pour mes proches ? Pour le Monde ?
La réponse de Dieu nous dépasse : Dieu donne TOUT !
Dieu est infiniment libre, parce qu’il ne garde rien pour Lui :
tout son Amour, tout l’Univers, toute sa vie éternelle… Dieu se donne lui-même !
Et SEUL Dieu peut combler nos désirs, notre attente…
Ce que l’Homme recherche VRAIMENT, c’est DIEU, Dieu Lui-même !
Dieu seul répond à notre soif d’absolu, à notre quête d’Amour…
Dieu est tout en tous…
Notre quête de bonheur ne s’apaisera que dans cette rencontre finale avec le Père, le Maître de l’Univers, Seigneur du Ciel et de la Terre : Dieu d’Amour… !
Est-ce que ce jour où nous entrerons dans SA lumière nous préoccupe vraiment ?
Le Chemin vers le Père, c’est Jésus… Il est le Verbe de Dieu, sa Parole.
Il est Celui qui dit, « et cela fût« .
et le Verbe a pris chair, pour nous donner la Parole de Dieu.
Il nous faut marcher à la suite de Jésus, dans la confiance et la fidélité à sa Parole ! C’est la voie du bonheur.
Mon Dieu, donne-moi un jour de contempler ta face,
de me perdre dans ton Amour,
d’être enfin tout près de Toi pour toujours !
Amen !
HEUREUSE ET SAINTE ANNÉE