Extrait de « Dialogues avec l’ange »
recueillis par Gitta Mallasz
Gitta : » Y a-t-il un moyen sûr pour éviter de retomber dans mon « petit moi », dans ma personne ? «
Ange : » Tu ne peux pas retomber dans la personne, car tu es dedans.
Il ne faut pas la quitter, mais l’élever.
Votre plus grand trésor est cette personne.
Le bois se transforme en lumière, mais ne se perd pas.
Quel miracle que la personne !
Depuis des temps infinis, elle se forme. Et toi, enfant stupide, tu la détestes !
C’est LUI (Dieu) qui l’a formée depuis le commencement des temps, pour toi. Sotte ! Elle est un bon serviteur si tu es un vrai maître.
Ce qui est impossible – devient possible.
Ce qui n’est pas bon à manger – devient bon à manger.
Quand le pain est-il pain ?
Lorsqu’il est distribué à ceux qui ont faim, alors seulement il devient pain.
Gitta : » Quel est cet étau terrible qui m’a serré le cœur ces jours-ci ? «
Ange : » Tu te trompes.
C’était la quantité de pain que tu ne peux plus contenir.
Si tu la distribues, il n’y aura plus d’étau. (…)
(Extrait de l’entretien 20 avec Gitta)
En 1943, alors que la Hongrie n’est encore qu’au bord de la guerre,
quatre jeunes gens – Hanna, Lili, Joseph et Gitta – décident d’installer leur atelier de décoration dans un petit village, pour y vivre une vie plus attentive à l’essentiel. Si une même faim spirituelle les rapproche, aucun d’entre eux, pourtant, n’a jamais pratiqué sa religion.
Le jour où ils entreprennent de faire le point par écrit sur leurs problèmes personnels, Gitta se dérobe, se réfugie derrière des banalités. Hanna tout d’abord s’en irrite, puis a juste le temps de prévenir son amie – « Attention, ce n’est plus moi qui parle ! » avant de prononcer, en toute conscience, des paroles qui manifestement ne peuvent lui appartenir.
Pendant 17 mois, des forces de Lumière – que les quatre amis appelleront « anges » ou « Maîtres intérieurs » – s’exprimeront par la bouche de Hanna. Dix-sept mois qui deviendront de plus en plus dramatiques : juifs tous trois, Joseph, Lili et Hanna partiront pour les camps de la mort. Seize ans plus tard, Gitta, la seule survivante, pourra enfin emporter en France les petits cahiers où avait été consigné mot par mot, lors de chaque rencontre, ce véritable « reportage sur une expérience spirituelle ».