Bienveillance ! …
Évangile selon St Matthieu (7, 1-5)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ;
de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ;
de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera.
Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?
Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Juger l’autre, ou se remettre d’abord en question ?
- Mon voisin fait du bruit ?
et moi, ma tondeuse, mon chien, mes enfants ?
- Ce conducteur m’a refusé la priorité ?
et moi comment j’aborde les ronds-points ?
- Mon épouse est de mauvaise humeur ce matin ?
et moi, est-ce que j’ai toujours le sourire en rentrant le soir ?
- Mon chef s’en prend toujours à moi, au moindre prétexte ?
et moi comment je traite mes collègues ? mes enfants ?
« Juger » c’est prononcer une sentence définitive,
c’est condamner l’Autre dans notre cœur,
c’est se croire supérieur…
c’est se prendre pour Dieu, décidant du bien et du mal ! …
Et pourtant, nous jugeons à tours de bras !
Nous condamnons l’Autre dans sa différence, ses choix, ses erreurs…
Ça nous évite de nous remettre en question, de faire l’effort d’une rencontre : c’est plus confortable.
Nous remarquons les défauts, mais pas les qualités…
En plus, nous essayons de rallier du monde à notre avis, de nous conforter dans notre décision d’exclusion…
C’est comme ça que l’on crée des clans, des souffrances…
Nous avons une grande facilité à remarquer même les plus petits défauts des autres, les « pailles »…
Sommes-nous irréprochables ? Parfaits ?
Dieu seul est parfait, Dieu seul est saint,
et pourtant il ne condamne pas : il comprend, il pardonne, il relève et remet en route…
Rappelons-nous l’épisode de la femme surprise en flagrant délit d’adultère…
Jésus-visage du Père, dit :
« que celui qui est sans péché lui jette la première pierre « … et tous s’en vont !
Jésus s’abaisse alors au sol, il se met au même niveau, et dit :
» moi non plus je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. « (Jean 8, 1-11)
Humilité de Jésus, infini respect de l’Homme et de ses choix…
Le regard de Jésus, c’est le regard de Dieu.
Il n’y aura pas de jugement, car le jugement de Dieu, c’est l’Amour.
Dans le Royaume de Dieu, où tout sera dévoilé, l’Homme se jugera lui-même.
Mon Papa me disait toujours : « avant de juger quelqu’un,
pose-toi d’abord la question qu’est-ce que j’aurais fait à sa place ? «
Pour juger « l’autre »,
il faudrait connaître son éducation, ses échecs, ses souffrances, ses peurs et sa vérité profonde…
Dieu lui-même ne juge pas : il se contente d’aimer !
Il pardonne et remet debout, éternellement…
Alors qui suis-je pour juger ? pour rejeter ? pour condamner ?
Proposition de prière :
Seigneur, je te confie ma souffrance devant ces personnes que mon cœur condamne :
ce conducteur maladroit, ce voisin insupportable, ce collègue sans-gêne, cette personne agressive, ce supérieur imbuvable…
Apprends-moi à les supporter, à les regarder différemment, à mieux les comprendre, à les aimer comme toi tu aimes !
Mets dans mon cœur ta douceur, ton indulgence, ta patience, ta bienveillance envers tous.
Aide-moi à rechercher les qualités de « l’autre ».
Ferme ma bouche aux critiques et aux reproches qui découragent et peuvent blesser…
Je te le demande de tout mon cœur.
S’il te plait, Seigneur !
Amen !