Viens ! Elle vivra…
Évangile selon St Matthieu (9, 18-26) :
En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha.
Il se prosternait devant lui en disant :
« Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. »
Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples.
Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement.
Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. »
Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. »
Et, à l’heure même, la femme fut sauvée.
Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment.
Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva.
Et la nouvelle se répandit dans toute la région.
Un notable se prosterne devant Jésus et supplie pour sa fille…
Une femme, malade depuis longtemps, touche son vêtement par derrière…
L’Humanité souffrante trouve en Jésus réconfort et apaisement. Quels que soient le mode d’approche des Hommes, Jésus répond.
Jésus guérit, Jésus ressuscite même !
SEUL Dieu peut faire ce qu’il fait…
Alors, qui est cet Homme ?
Il est Fils de l’Homme, et Fils de Dieu.
Preuve vivante de la Présence du » Très Haut » au milieu des Hommes…
Aujourd’hui encore des foules supplient le Seigneur de leur venir en aide… à Lourdes, à Fatima ou au fond de leur lit…
» Sauve mon enfant ! « ,
» guéris-moi de ma maladie «
» interviens Seigneur ! «
Mais Jésus semble arrêter toutes ces guérisons depuis qu’il est invisible aux yeux des Hommes…
Pourquoi ?
Qui sait…
Peut-être que le temps de Dieu n’est pas le temps des Hommes ? … Jésus répond parfois plus tard, ou autrement…
Peut-être que l’Écriture, désormais accomplie, les signes tous donnés, peut-être que Dieu se » retire » par respect, par humilité, par peur de nous gêner ? …
Peut-être que Jésus ne veut pas nous dispenser de » vivre notre vie » qui a valeur d’Éternité ? … Qu’il souhaite une autre relation avec l’Homme ? …
Je crois que Jésus laisse la place à la » foi véritable « ,
celle qui va jusqu’à ne rien demander,
celle qui dépose le fardeau en silence,
puis le reprend…
dans la confiance suprême en Dieu d’Amour.
Cette confiance qui » croit » malgré le mal, la mort, la maladie,
cette confiance qui demeure, sans comprendre encore,
mais qui sait que la souffrance et la mort ne viennent pas de Dieu.
La Genèse nous dit que le Mal est entré dans le Monde à cause du serpent, le » diviseur « , le » Diable « …
Comment comprendre que notre choix entre le bien et le mal est sacré aux yeux de Dieu ?
Que notre liberté de dire parfois » non » à Dieu permet à la mort d’exister ? … car dire » non » à Dieu, c’est comme dire » non » à la vie, dont il est la Source.
Toute chose connait un » contraire » dans l’Univers et dans notre Monde…
Les lois physiques, la matière, les sentiments : toute chose a son contraire.
Et l’Univers fonctionne dans cet équilibre entre le » plus » et le » moins « , entre la gravité et la force centrifuge, entre la lumière et la nuit, la vie et la mort, l’Amour et la Haine…
Dieu infiniment bon, Dieu Créateur connaitrait-il un » contraire destructeur « , s’acharnant sur l’Homme pour l’empêcher de croire ?
Torturant les êtres, pour les éloigner du Dieu Amour ? …
Dans la parabole de l’ivraie, Jésus parle bien d’un ennemi
venu semer l’ivraie dans un champ de blé,
symbolisant le bien et le mal, présents sur terre.
La séparation n’aura lieu qu’à la moisson : l’ivraie sera brûlée,
tandis que le blé sera accueilli dans les greniers du Royaume…
(Matthieu 19, 24-30)
Jésus n’en a rien dit, il n’a pas expliqué ni donné de raisons… Le Mal est un mystère. Il est mêlé, intriqué avec le bien, jusque dans le cœur des Hommes. Seul Dieu est capable de démêler l’écheveau. Nos » pailles » d’ivraie pourraient bien être brûlées lors de la rencontre finale ?
Jésus a connu la souffrance, lui aussi, il l’a affrontée dans la confiance absolue en son Père, notre Père !
Il a connu la mort, lui aussi, il ne s’est pas soustrait, mais, jusqu’au bout, il a aimé :
« Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Nous savons le chemin, nous avons LE modèle : Jésus !
Nous croyons Jésus tout proche de nous, surtout lorsque la souffrance est là…
Car, » souffrir avec « , c’est aussi ça, » aimer » !
La lutte contre la souffrance revient maintenant aux Hommes, pour la gloire de Dieu, et les Hommes ont fait de grands progrès (recherche, médecine, …).
Proposition de prière :
Seigneur, quand je souffre, tiens-moi bien la main,
empêche-moi de douter…
Quand je vois la souffrance de l’autre,
donne-moi le courage de l’accompagner…
Jésus, sur la Croix, tu t’es donné.
Le Mal, tu l’as rencontré
mais tu n’as jamais cessé d’aimer…
Augmente en nous la foi, Seigneur !
Amen !