« Se mettre en Présence de Dieu ne va pas de soi.
Bien commencer, c’est la seule chose qui, dans la prière, est en notre pouvoir. Après, Dieu nous travaillera comme il voudra, en composant avec nos distractions, notre nervosité ou notre lourdeur. Mais nous sommes entièrement maîtres, et donc responsables, du démarrage. Pesons un instant cette évidence.
Nous devons, chaque fois, commencer une oraison en affirmant de faire cela et pas autre chose, de le faire honnêtement. La mauvaise prière n’est jamais « rentable ».
Le premier test de notre sérieux, c’est la netteté de notre rupture avec ce que nous faisions juste avant. Pour se dégager de tout le remue-ménage extérieur et intérieur, pour entrer dans la plus forte attention possible à Dieu, rien ne vaut les bons vieux moyens, utilisés aussi actuellement sous des couleurs orientales : attitudes corporelles, lentes prières vocales, répétées et vécues intensément… Par ex : bras et mains ouverts en offrande et en attente, ou très lent signe de Croix… Ces gestes établissent en nous les espaces intérieurs de la prière, créent le climat et l’éveil adaptés.
Puis on peut prononcer lentement une phrase courte, (verset d’un psaume par ex : Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube. Mon âme a soif de Toi…), avant de choisir la position que nous garderons durant toute la prière (à genoux, assis, à l’orientale, en tailleur…), peu importe, mais une position noble et confortable : nous sommes prêts à entrer en prière : acte de foi en Dieu Présent !
» Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure…«
Il faut chercher très personnellement ce qui nous remet en Présence de Dieu.
On parle de rendez-vous avec Dieu, mais il est là le premier, il est toujours déjà là !
L’oraison (la prière) est essentiellement une prise de conscience de cette Présence, une double approche nocturne de Dieu : dans la nuit de la foi et dans la nuit de l’Amour.
Quand nous ne sentons pas que Dieu nous aime, quelle importance si nous savons qu’il nous aime ?
Quand nous ne sentons pas que nous aimons Dieu, quelle importance si nous voulons l’aimer ?
Ainsi dès la mise en Présence, ne désirons plus autre chose que vivre un moment avec Dieu dans la contemplation et l’union de volonté : il n’y a pas d’autre objectif à ce stade.
Beaucoup se précipitent trop vite, ramènent une lecture, relisent un évènement passé, ou commencent à réfléchir sur un point précis… Ce genre de rendez-vous se passe alors entre moi et moi-même !
Penser sur Dieu et rester loin de Dieu est fréquent.
L’oraison n’est que l’exposition directe de notre être profond, au Soleil de Dieu.
Il convient seulement de chercher à se maintenir en Présence de Dieu, pour laisser Dieu nous travailler. »
Faisons donc silence ! …
Extraits de « 30 minutes pour Dieu ».
André Sève.
Ed Le Centurion.
André Sève né le 10 février 1913 à Crest
et mort le 20 mai 2001 à Albertville,
est un religieux assomptionniste.
Le Père Sève est connu comme auteur de livres spirituels.
Il est aussi un scénariste de bande dessinée,
notamment sous les pseudonymes de Jean Quimper,
André Divajeu ou Marie-Paul Sève.
(Source Wikipédia)