Le vêtement de noce…
Évangile selon St Matthieu (22, 1-14) :
En ce temps là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles :
« le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : » Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce. » Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
Dieu ne cesse d’appeler les Hommes à la joie, à la fête.
Il veut rassembler les Hommes autour d’un banquet éternel,
celui des noces de son Fils,
Fils « tourné vers le Père » et « donné aux Hommes »,
Jésus unissant Dieu et l’Humanité dans des noces gigantesques, « royales » !
Mais les invités refusent de venir…
« ils s’en allèrent l’un à son champ, l’autre à son commerce…« .
Les raisons du refus sont des préoccupations terrestres, matérielles :
« j’ai trop de travail, j’ai pas le temps, pas maintenant…«
Les grands prêtres et les pharisiens refusent l’invitation de Jésus,
leurs préoccupations sont la sauvegarde de leur autorité sur le Peuple,
et l’intérêt financier qu’ils en tirent.
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
L’Évangéliste Matthieu est imprégné des écritures…
Il lance au passage une pique au Peuple Juif et surtout à ses élites, premiers invités à la noce :
Allusion à l’accueil réservé aux prophètes… réservé à Jésus.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
L’Évangile de Matthieu a été écrit entre 70 et 90.
Mais le visage de ce roi en colère est-il vraiment celui du Dieu Amour, révélé en Jésus-Christ ?
Matthieu essaie sans doute de trouver une explication à la destruction de Jérusalem par les Romains, au moment où il écrit ces lignes.
Alors il dit à ses serviteurs : « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. »
Après le visage d’un roi impitoyable et vengeur,
voici le visage d’un roi généreux,
qui accueille tous ceux qui le veulent.
La Révélation du Salut change de mains, elle est confiée aux païens…
L’objectif de Dieu, est de remplir « la salle de noce » (de sauver le plus grand nombre).
Menace ouverte de Jésus devant le rejet de sa Parole, et l’entêtement des élites du Temple… « les invités n’en étaient pas dignes ».
La Bonne Nouvelle de l’Évangile sera confiée à d’autres…
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives, et là, il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? » L’autre garda le silence.
La noce est ouverte à tous les Hommes, qui acceptent d’enfiler un vêtement propre, à l’entrée…
» Revêtir le vêtement de noce » c’est revêtir le Christ, c’est accepter que Jésus nous pare de sa pureté, de son pardon… c’est se reconnaitre pécheur devant Dieu !
Cet homme a refusé, il n’est pas honnête, il a voulu tricher… et son silence signe sa culpabilité.
Entre le roi vengeur, et le roi accueillant,
il y a le vêtement de noce :
la reconnaissance de notre indignité.
Refuser le vêtement de noce,
c’est mépriser le sacrifice du Fils, Jésus,
offert sur la Croix pour le Salut des Hommes…
Alors le roi dit aux serviteurs : « jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
» Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
« être invité dans le Royaume nous rend responsables devant Dieu et devant nos frères :
nous ne pouvons plus nous contenter de vivre comme avant,
nous sommes désormais appelés, et cet appel nous engage de façon définitive. »
(R. Dupont-Roc pour « Prions en Église« )
La question du vêtement est celle de notre cohérence :
« revêtez le Christ » dit St Paul (Romains 13, 14) (Galates 3, 27) :
rappel du baptême,
invitation à la droiture, à la pureté… au témoignage !
Lorsque nous allons au « banquet de noce« ,
à la messe du dimanche, manger et boire en présence du « roi » (eucharistie),
prenons garde de ne pas ressembler à cet invité, sans vêtement de noce…
S’approcher de la table de noce, du banquet du Royaume,
nécessite de faire la Vérité sur soi, sur sa vie, de reconnaitre les tâches sur nos vêtements,
de nous reconnaitre pécheurs !
Accepter le vêtement immaculé, nous permettra d’avancer vers le roi sans crainte.
Osons réclamer le « vêtement de noce » à Jésus, en allant voir un prêtre…
Proposition de prière :
Seigneur, je ne suis pas digne,
pardonne-moi,
viens en moi,
j’ai tellement besoin de Toi !
Amen !