Veiller, servir, ne pas dévier…
Évangile selon St Matthieu (24, 42-51) :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde”, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des hypocrites ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
L’Évangile de Matthieu est écrit dans les années 70/90.
Les Chrétiens attendaient un retour du Christ en gloire, une fin du Monde imminente…
mais le temps passe et le Maître semble tarder : le découragement guette les nouveaux convertis.
Les paroles du Christ sont alors judicieusement rappelées : « Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient ».
Le « retour » du Christ,
c’est aussi la rencontre finale de l’Homme avec Dieu, après cette vie provisoire…
Nul ne connait l’heure :
il convient d’être toujours prêt.
L’Homme qui vit en évinçant l’hypothèse de sa mort,
risque de « pleurer et de grincer des dents« .
La chanson de D. Balavoine disait :
« je me chercherai un dieu pour tout me pardonner…« ,
mais sera-t-il encore temps de servir les gens de la maison ? …
» Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ? «
Nous sommes chacun(e) serviteur en charge d’une responsabilité envers « les gens de la maison « .
Le Maître -Jésus- n’est absent qu’en apparence : il s’est effacé pour ne pas empiéter sur notre liberté, notre initiative…
Notre mission est de nourrir :
- nourriture du corps, soin des plus pauvres, partage des richesses, soutien des faibles, protection des petits…
- nourriture de l’âme, témoignage de la foi, partage de la Parole et don des sacrements…
Dans cette « absence silencieuse « , la tentation de dérive, de laisser-aller est grande.
Le serviteur fidèle et sensé, assume sa tâche quotidiennement, sans relâche… jusqu’au jour où le Maître paraitra enfin !
Car « nourrir » n’est pas une tâche secondaire, à envisager au dernier jour : il sera trop tard…
» Nourrir » est une question vitale, qui doit préoccuper le disciple à chaque instant.
La nourriture nécessaire et suffisante, c’est l’Amour…
Cet Amour doit être partagé entre tous : il est le seul critère, la raison et la direction.
L’Amour est la source et le but.
L’Amour justifie une veille permanente, durant toute la vie.
Le premier Serviteur, notre modèle et notre Maître bien-aimé, c’est le Christ Jésus :
Il a soigné, il a guéri, il a accompagné, il a nourri les corps et les âmes…
Il nous faut, chaque jour, mettre nos pas dans les siens.
Proposition de prière :
Réveille ma foi, Seigneur, si elle est endormie.
La mission que tu m’as confiée ne connait pas de pause…
Jour et nuit, il me faut aimer.
Exigence totale,
urgence vitale pour le Monde qui va mal.
Donne-moi, Seigneur, ta force et ton courage,
que je serve le Royaume des Cieux
en servant mes frères et sœurs en Humanité.
Aide-moi à aimer en Vérité, tous ceux que tu m’as confiés.
Amen !