Profite, la vie est courte… (?)
Il nous revient de distinguer » avoir » et » possession » :
la différence, c’est l’attachement du cœur !
Jésus sait très bien que l’argent est utile et nécessaire.
Le danger c’est d’y mettre notre confiance, notre sécurité égoïste.
» Posséder des biens « , c’est peut-être aussi se laisser posséder par eux,
en devenir esclaves ou pire : adorateurs !
L’argent est bon serviteur, mis au service du partage,
mais dangereux maître lorsqu’il devient le but d’une vie…
Évangile selon St Luc (12, 13-21) :
En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
On ne peut pas demander à Jésus d’intervenir pour gagner, pour contraindre, pour punir, pour se venger ou pour dominer…
Jésus, visage de Dieu, ne peut qu’aimer, et il aime les bons comme les méchants.
Jésus, lui-même, ne s’est-il pas soumis à une condamnation injuste des Hommes ?
Dans le champ du Monde, le bon grain est mélangé avec l’ivraie, et le tri est pour plus tard, car il faut donner la chance à tout Homme de se convertir au Bien.
« Ajuster » le Monde à la Volonté de Dieu, à l’Amour, est la mission de chacun(e) : cette effort d’ajustement commence sur soi-même…
Puis s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède.
La valeur d’un être est son poids d’Amour.
L’argent, la puissance, la beauté sont éphémères et trompeurs : ils doivent servir le Bien, car l’Amour seul demeurera, éternellement.
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.
Il se demandait : « Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte. »
Puis il se dit : « Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même : « te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence. »
Se préparer une petite vie bien tranquille n’est-il pas l’objectif de chacun(e) ?
Qui n’a jamais entendu cette recommandation ? « profite bien, la vie est courte ! «
Écoutons la réponse de Jésus :
Mais Dieu lui dit :
« Tu es fou : cette nuit-même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Ce qui est fou, c’est de consacrer toute sa vie à accumuler… et de tout garder pour soi !
Au lieu d’agrandir ses greniers, cet homme aurait pu partager une partie de ses bénéfices avec ses ouvriers ? Ou créer de nouveaux logements sur son domaine ? (…)
Matérialisme, égoïsme, individualisme ne sont-ils pas les traits de caractère de notre société dite « moderne » ?
Oserons-nous agir à l’inverse de nos contemporains : être fous aux yeux des Hommes, plutôt que fous aux yeux de Dieu ?
Comment pourrions-nous valoriser notre épargne, en vue de Dieu ?
Quelle est la part de notre budget destinée au partage ?
Quelles sont nos illusoires sécurités ?
Proposition de prière :
Seigneur,
apprends-moi ce qui est sage à tes yeux.
Montre-moi ce qui est fou dans ma vie, dans mes choix.
Donne-moi le courage de changer ce qui ne va pas.
Amen !