La source du Mal…
À la suite d’un deuil, certaines personnes se révoltent contre Dieu :
« je suis fâchée contre Dieu,
depuis qu’il m’a enlevé mon enfant (mon conjoint)…«
Proposons-leur de relire ce passage d’Évangile…
Évangile selon St Luc (13, 10-17) :
En ce temps-là, Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat.
Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu.
Une femme souffre en silence depuis de nombreuses années : elle n’a pas de nom. C’est une ombre silencieuse, que l’on ne remarque plus.
On dirait aujourd’hui qu’elle souffre d’une « camptocormie »,
(affection neuromusculaire ou neurodégénérative à tendance héréditaire),
affection que l’on ne sait toujours pas ni expliquer,
ni soigner (port d’un corset).
Jésus ne peut pas rester indifférent.
La souffrance humaine le touche au cœur, d’autant plus quand elle « rabaisse » l’Être Humain, chef-d’œuvre du Père dans sa création.
Il ne parle pas de punition, de péchés, non : il dénonce le mal et son auteur Satan.
Puis il permet à cette femme de retrouver doublement sa dignité :
- parce qu’elle peut à nouveau se tenir droite (guérison physique)
- parce qu’elle rend gloire à Dieu ! (guérison spirituelle). L’avenir de l’Homme, c’est Dieu !
La dignité de l’Homme, c’est de se tenir debout devant son Dieu, pour lui rendre gloire !
L’Espérance du Chrétien c’est de voir Dieu face à face, un jour, pour toujours, dans un bonheur infini et toujours nouveau…
La créature reconnait son Dieu, comme Père, et répond à son appel,
Dieu l’accueille et l’aime passionnément, comme on aime son enfant, et lui donne… tout ! Voilà notre espérance.
Le mal met l’Homme à terre, Jésus le remet debout.
Le mal emprisonne l’Homme, Jésus le libère :
Le mal ne vient pas de Dieu !
Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »
À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.
Pour Jésus, la lutte contre la souffrance, la lutte pour la dignité de l’Être Humain est prioritaire !
Comment parler du Royaume des Cieux à des êtres qui souffrent ? …
L’Homme qui souffre peut-il rendre gloire à Dieu ?
L’odieuse mort ne fait-elle pas douter de la Bonté divine ?
La lutte contre la maladie est aujourd’hui confiée aux Hommes.
Les progrès de la médecine sont spectaculaires, mais tous n’y ont pas accès…
Les médecins, chercheurs et soignants, peuvent s’inspirer ici
de l’humilité et de l’Amour du Christ pour l’Être humain souffrant…
Satan est ici dénoncé comme la cause de la maladie : la création est défigurée par lui.
Satan est un destructeur, discret, invisible… d’autant plus dangereux !
C’est lui qui inspire ces mots maladroits au chef de synagogue, qui fait la leçon, au lieu de rendre gloire à Dieu… Lui aussi sera libéré de cet esclavage pesant qu’est le Sabbat : en lui criant » hypocrite » Jésus va lui ouvrir les yeux sur son erreur, sa rigidité, et lui ouvrir un chemin vers l’Amour !
Partout le Mal est à l’œuvre, en ce Monde : il fait surgir sans cesse de nouvelles pathologies (cancers), de nouveaux virus (Sida, Ebola…), et il les fait muter au fur et à mesure des avancées de la médecine (le Covid et ses variants…). Le Christ dénonce ici l’auteur de cette lutte organisée : Satan !
La souffrance et la mort sont ses meilleures armes pour détourner l’Homme de Dieu, lorsque sa foi est fragile.
L’orgueil, l’égoïsme et la cupidité (amour de l’argent) sont aussi pour Satan des terrains favorables de son ancrage dans le cœur de l’Homme, et l’origine de violences, de famines, de guerres et de massacres…
Petite réflexion :
Sommes-nous « habitués » au mal qui frappe « les autres » ?
Quelle priorité donnons-nous à l’action, à la lutte contre le Mal ?
Osons-nous approcher la souffrance humaine ? L’accompagner ?
Dans la souffrance, savons-nous garder notre espérance intacte ? Notre foi en Dieu-Amour ?