NE SOYEZ PAS BOULEVERSÉS…
Jésus est la seule réponse au scandale de la mort, œuvre de l’Ennemi.
Il affronte la sienne dans une grande proximité avec le Père,
dans une confiance absolue en la résurrection : » je reviendrai « .
Jésus -visage parfait du Père- nous montre le chemin qui traverse la mort :
l’Amour !
Versets 1-5 :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Ce passage d’Évangile se situe au soir du Jeudi Saint : Judas vient de sortir, dans la nuit…
La mort et le désespoir rodent.
Jésus annonce son » départ » en termes voilés. Les apôtres savent que l’heure est grave…
Tout ce qu’ils ont vécu avec Jésus, depuis trois ans, tous leurs projets, tous leurs espoirs semblent s’effondrer… Ils sont » bouleversés « .
Lorsque tout va mal, Jésus nous demande de préserver la Paix de notre cœur, dans la confiance en Lui, la confiance dans le Père.
Car notre « cœur » est le siège de LA Présence Divine, le lieu de LA Rencontre : ce lieu saint doit garder toute priorité, quels que soient les évènements…
Garder notre cœur en paix, ne veut pas dire « ne rien faire ».
Chacun à sa place, il nous faut agir, tout en sachant que Jésus ne nous oubliera jamais,
et qu’après cette vie provisoire, nous attend une vie plus grande, plus belle, éternelle, auprès de Dieu.
En attendant, il nous faut vivre de l’Amour… pour survivre tous ensemble !
Vivre de l’Amour, où que nous soyons, qui que nous soyons…
Répandre autour de nous des ondes bienfaisantes de partage, de respect, d’écoute, de générosité, de paix !
« sans moi, vous ne pouvez rien » dit Jésus. « Vous savez le chemin« .
Le SEUL chemin possible, c’est l’Amour,
l’Amour véritable, celui qui est don de soi !
Versets 6 :
Jésus répondit à Thomas :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Jésus visage du Père.
Comment expliquer à Thomas où se trouve le Père ?
La pensée de Jésus est au-delà, au-dessus de tout, dans un référentiel inconnu.
Notre pauvre vocabulaire n’a pas d’équivalent dans le monde de Dieu, hors du temps et de l’espace…
Même nos mathématiques restent à la porte de l’infini et de l’éternité…
Jésus est le TOUT de l’Homme en recherche de sens :
il est le modèle insurpassable, le chemin,
sa Parole est la vérité absolue,
elle nous propose la vie en plénitude :
Jésus est « le Chemin, la Vérité et la Vie ».
Il nous faut accepter cette explication, et pour la comprendre, la recevoir en plein cœur,
car il n’y en a pas de meilleure, mieux adaptée à notre intelligence humaine…
Versets 7-14 :
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Cette réplique de Philippe est délicieuse de bon sens et de naïveté…
Thomas ne se contente pas de belles paroles rassurantes. Il veut des précisions, une explication claire sur l’endroit : Thomas veut du concret.
On devine la distance entre les mots de Jésus et la pensée des apôtres,
c’est l’exacte distance qui existe entre le monde des Hommes et l’éternité de Dieu.
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe !
Jésus oriente Philippe dans le référentiel de l’Amour, seul capable de nous faire comprendre la pensée de Jésus…
Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »
Aux questions de Thomas et de Philippe, Jésus comprend leur désir, mais connait leurs limites… Comment leur faire comprendre ?
Jésus sait parfaitement ce que ces hommes du Ier siècle ont dans la tête : la libération d’Israël et l’instauration d’un gouvernement, avec pour ministres les apôtres ! Voilà !
En fait, les disciples ont un gros handicap : ils VOIENT de leur yeux Jésus, vrai Homme, ils ne voient rien d’autre !
Ils lui parlent avec leur voix, le touchent avec leurs mains…
Ils rencontrent Jésus et communiquent avec lui au travers de leurs sens physiques.
Ils connaissent un Jésus extérieur à l’Homme !
Comment passer au Jésus vrai Dieu, Jésus invisible, Jésus intérieur, présent dans leur cœur ? …
il faut que Jésus parte ! Qu’il disparaisse de leurs regards et qu’un nouveau chemin, une réflexion se fasse à l’intérieur de chacun… Il faut que la « chair » soit dépassée, sublimée par la Résurrection !
Cette dimension supérieure de la Présence invisible n’est pas à la portée de tous.
C’est le chemin de la prière, c’est l’intuition d’une réalité invisible, impalpable, qui grandit en certitude d’une Présence Divine toute proche…
Personnellement,
j’ai mis des années à découvrir cette réalité,
à m’ouvrir à la prière silencieuse,
à l’adoration…
C’était à Avon, en Seine et Marne,
chez les Carmes :
j’ai été touché par une lumière,
une joie,
une révélation qui a changé tout mon être,
toute ma vie,
la révélation d’une Présence à mes côtés.
Il y a eu un avant, et un après.
Mais chacun sa route…
L’Esprit se communique de l’intérieur,
« on ne connaît que par le cœur… »
L’Homme, pour accéder à Dieu, doit découvrir le monde infini de la prière.
Parler à Dieu de cœur à cœur, c’est vivre la Rencontre, à une profondeur infinie.
« En moi, plus grand que moi… »
« À un certain niveau de silence, l’homme devient un espace sacré.
C’est alors qu’il rencontre la Présence dont il est le sanctuaire,
dans un dialogue où il découvre sa liberté comme libération de soi « . (Maurice Zundel)
Proposition de prière :
Apprends-nous à faire silence,
ô Seigneur,
et révèle toi,
à tous !
Amen !
« Ne soyez pas bouleversés ! »
Ces mots sont pour nous, aujourd’hui,
où nous vivons un désastre.
Tout va mal, tout s’effondre, l’Homme ne maîtrise plus rien…
Chômage,
destruction de la Planète,
famines, terrorisme, épidémies, guerres,
inondations et cataclysmes…
Nos actions nous ont conduits à un gâchis planétaire !
Qu’allons-nous faire maintenant ?
Relancer la consommation à tout prix, la croissance ?
ou rechercher un mode de vie plus durable,
basé sur le partage, la sagesse, la modération ?