Gratuité avec Dieu ? …
« Simples serviteurs : nous ne faisons que notre devoir…«
Il nous faut entrer dans la gratuité de la relation avec Dieu,
arrêter de rechercher une reconnaissance !
LUI nous a aimés le premier…
L’Amour payant n’est pas l’Amour…
Versets 1-2 :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà.
L’avertissement de Jésus à propos des scandales -qui dégoûtent certains de la foi Chrétienne- résonne tout particulièrement dans l’Église, aujourd’hui… L’avertissement ne porte pas que sur les enfants, les « petits » sont les simples, les purs, les fragiles : tous les préférés de Dieu !
Chacun(e) de ces petits a une valeur immense aux yeux de Dieu. Malheureux sont ceux qui les détournent, notamment par leur mauvais exemple.
Ces mots durs nous concernent aussi : le scandale de nos choix, de nos comportements, de nos passivités ou de nos richesses, le décalage entre notre foi et notre vie peut aussi nous rendre responsables de scandales ou d’injustices…
Versets 3 -4 :
Prenez garde à vous-mêmes !
Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
L’exigence du Chrétien pour lui-même, ne doit pas empêcher l’indulgence envers autrui : le reproche fraternel est toujours assorti d’un pardon sincère et généreux.
Versets 5 – 6 :
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »
À ce stade de l’Évangile,
les apôtres ont encore beaucoup à recevoir et
à accepter du Maître Rabbi, Jésus…
Jésus va les mener patiemment jusqu’à la Croix et à la résurrection,
sommets de leur découragement puis de leur espérance.
Ce n’est qu’avec l’Esprit-Saint, à la Pentecôte,
que leur foi se révèlera au grand jour, par le témoignage puis le martyr…
La réponse de Jésus est ironique.
Tout d’abord, nul besoin d’avoir « plus » de foi : la foi est comme l’Amour, comme l’amitié, elle ne se mesure pas, elle ne se pèse pas non plus. Jésus nous invite à « faire » avec l’existant, car il suffit d’un tout petit peu de foi, (juste une graine) pour réaliser de grandes choses impossibles, comme faire bouger ce qui semble immuable… (l’arbre enraciné).
Mais la foi n’est pas cantonnée à l’action.
Elle permet « d’être relié » à plus grand, de « voir » plus haut, d’attendre, dans une paix intérieure, l’après ! …
La foi nous emmène au-delà du possible, au-delà du raisonnable, elle peut nous permettre de supporter l’insupportable.
« … la foi est une petite graine, offerte à notre jardin secret : elle germe et se développe à la mesure de notre relation avec le Christ Seigneur. La confiance en lui fait ouvrir le cœur, traverser l’épreuve, « oser la rencontre », accueillir les différences, construire un monde sur d’autres critères que les rapports intéressés. Elle peut déplacer des montagnes (…) «
« La foi c’est parler au Seigneur, c’est ne pas le mettre de côté, le lâcher, se tourner vers des objets de substitution…« (P. Louis de Pontbriand. Missionnaire de La Salette)
St Paul nous donne des conseils précieux, pour ces temps tourmentés : « réveille en toi le don de Dieu » ; ce n’est pas un esprit de honte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force, d’amour et de pondération.
Appuie-toi sur ceux qui ont tracé la route avant toi…
Prends ta part de souffrance liée à l’annonce de l’Evangile.
Continue à creuser ta compréhension de l’Evangile, « le dépôt de la foi », dans le respect de ce que tu as reçu de l’Eglise.« (2e lettre à Timothée)
Versets 7-10 :
« Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »
Le serviteur n’est pas au-dessus du maître…
et justement, notre Maître Jésus, s’est fait serviteur,
en soignant, en guérissant, en accueillant, en consolant, en nourrissant, en éduquant,
Jésus Fils de Dieu, s’est mis à notre niveau !
Déjà, au Jourdain, il était descendu dans l’eau avec les pécheurs…
Au dernier repas, il est allé jusqu’à laver les pieds de ses apôtres : le Fils de Dieu à genou devant l’Homme !
Il a accepté des Hommes, la mort de l’esclave : la Croix injuste et terrifiante, signature d’une vie entièrement donnée, signature de l’Amour et de l’humilité de Dieu… Dieu se soumet à la décision de l’Homme !
Dans sa totale liberté,
chacun(e) a le pouvoir inouï de dire « non » à Dieu !
Invitation au désintéressement et à l’humilité, à la suite du Maître !
Joie du travail bien fait,
satisfaction du devoir accompli : nous n’aurons fait que notre devoir.
» L’Évangile ne fait pas dans l’extraordinaire. il se décline dans l’ordinaire des jours, dans le service des tâches ordinaires par des serviteurs ordinaires. Rien d’exaltant. le Christ nous rappelle que le serviteur n’est pas plus grand que le Maître venu pour servir. L’exaltant, c’est de se savoir à la ressemblance du Christ revêtant le tablier, et d’habiter toute tâche en sa présence. » (Colette Hamza, Xavière pour « prions en Église »)
Proposition de prière :
Esprit-Saint,
apprends-moi l’humilité véritable et l’amour du service.
Aide-moi à unifier mon être,
entre ma foi, mes paroles et mes actes,
dans la seule vérité de l’Amour-don de soi.
Amen !