Que veux-tu ? …
Évangile selon St Luc (18, 35-43) :
Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route.
Cet aveugle « assis au bord de la route », c’est l’Homme moderne, passif au bord de sa vie…
Dieu ne cesse de passer à proximité, mais il ne le voit pas ; pire, il pense pouvoir s’en passer… !
Sa vie de mendiant n’a pas de sens : il attend de recevoir, mais ne donne rien.
Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait.
On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.
Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »
Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire.
L’aveugle de Jéricho fait tâche dans le tableau…
Les pauvres d’aujourd’hui font tâche au beau milieu des pays riches :
la foule aimerait les faire taire, les cacher…
Pas Jésus !
Les réfugiés personne n’en veut.
Ils crient devant les caméras de télévision : « prenez pitié de nous ! »
On les enferme dans des camps… hommes, femmes et enfants.
On les laisse mourir sur un bateau, au large : interdiction d’accoster.
On réfléchit à des lois permettant de les envoyer à d’autres pays !
Honte à nous !
Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène.
Jésus nous montre l’exemple : quand nous voyons une pauvreté,
quand nous entendons un appel à l’aide, nous devons nous arrêter.
Rien n’est alors plus urgent que d’aider.
Quand il se fût approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. »
La réponse est évidente, mais Jésus a tout de même posé la question…
C’est une manière de laisser la personne s’exprimer, de la laisser exister, de montrer la valeur de l’Être souffrant, et d’entrer dans une vraie relation d’écoute et d’entraide…
Trop souvent, les « gens bien intentionnés » ont pris des décisions unilatérales d’entraide, décisions mal-adaptées, révélant toute la suffisance des « riches » sur les pauvres…
Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. »
A l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu.
Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.
La guérison que Jésus apporte touche le corps et l’âme aussi : « ta foi t’a sauvé !«
L’aveugle retrouve la vue sur le Monde, oui…
mais aussi et surtout sur lui-même, sur sa passivité, sur sa relation avec Dieu.
L’aveugle debout, guéri, rend désormais gloire à Dieu et il marche à la suite de Jésus !
Sa vie a désormais un sens.
Sa marche devient « témoignage » d’un Salut reçu, et louange de Dieu !
Sa guérison illumine tout le peuple qui « voit » et « adresse une louange à Dieu », aussi.
Proposition de prière :
Seigneur,
ouvre-moi les yeux sur la misère,
toutes les misères…
Ouvre-moi les yeux,
et le cœur,
et les mains aussi…
Amen !