Croissance du Royaume des Cieux
Versets 24-30 :
En ce temps-là, Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le Royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »
Le Monde est le théâtre de l’affrontement entre le bien et le mal, entre le Semeur et son Ennemi…
Le Semeur sème généreusement du bon grain et espère une moisson joyeuse et abondante.
Par jalousie, l’ennemi sème de mauvaises graines concurrentes et envahissantes…
Le mystère du mal est ici dénoncé par Jésus : le Mal, c’est l’œuvre de » l’Ennemi « .
Ainsi le Créateur n’a rien voulu de la souffrance, de la maladie, de la violence et de la mort…
De tout ça, Dieu est innocent : il faut le croire, il faut le crier !
Le mal ne vient pas de Dieu.
L’Ennemi opère sournoisement, » pendant que les gens dormaient » : baisse de la vigilance, baisse de la foi…
Le Mal opère durant la nuit humaine, lorsque Dieu est oublié, que l’Homme dort sur ses fausses sécurités (promesse de richesse)…
Les mauvaises graines se mélangent et s’entremêlent avec le bon grain : le Monde est divisé.
Le champ est envahi, le cœur de l’Homme est partagé… tantôt ange, tantôt démon…
L’ambiguïté est telle qu’il est difficile de juger, de séparer le bon du mauvais…
Dieu est patient.
Il se réserve ce travail de Vérité lors de la moisson finale : le plus petit grain de blé sera préservé.
L’Ennemi continue aujourd’hui à nuire au projet de la » Moisson » : le Mal est toujours à l’œuvre : guerres, épidémies, pauvretés ! …
Le mauvais grain ne cesse de germer partout…
L’Ennemi suggère de mauvaises pensées, des actions mortifères, des réflexes égoïstes…
En semant le doute et l’incroyance, il encourage l’orgueil Humain :
« Alors le serpent dit à la femme: [si vous mangez du fruit défendu] vous ne mourrez point;
mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.… « (Genèse 3, 4)
Jusqu’au dernier souffle,
l’Ennemi harcèle, torture l’Homme pour le détourner du Dieu-Amour,
et compromettre le projet divin :
le Royaume des Cieux, Royaume de joie, de paix et d’Amour…
Les armes de » l’Ennemi » sont le mensonge,
la maladie, la souffrance, la violence et la mort…
Mais depuis la Résurrection de Jésus, nous savons que le mal n’aura pas le dernier mot :
l’Amour est vainqueur du mal et de la mort !
Et l’Amour est toujours à l’œuvre en ce Monde…
» … et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. « (Matthieu 28, 20)
- Jésus est présent dans le cœur de l’Homme, présence invisible et discrète, qui se révèle dans la prière…
- Jésus est présent par sa Parole, qui est Parole de Dieu.
Cette Parole c’est l’Évangile : elle est » bon grain » , » bonne semence » offerte à tous…
A chacun(e) de l’accueillir et de lui faire porter du fruit dans sa vie, dans son cœur !
- Jésus est présent au cœur des sacrements, accessibles en Église… Revenons-y !
Et L’Esprit-Saint est toujours à l’œuvre en ce Monde…
« Je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Défenseur qui sera toujours avec vous : l’Esprit de Vérité » (Jean 14, 16)
Ainsi, le Monde est le lieu du choix :
Dieu s’offre… Il se laisse adorer ou rejeter…
L’Homme est libre,
le temps est la possibilité de changer et de grandir en Amour ou en haine…
Notre choix, notre volonté seront respectés éternellement.
Versets 31-35 :
Jésus proposa aux foules une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, accomplissant ainsi la parole du prophète : » J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde ».
En admirant la Création, nous pouvons recevoir quantité de signes de la Présence de Dieu dans le Monde : beauté, croissance, lumière, chaleur, partout le miracle est présent, comme nous le rappelle le Pape François dans sa lettre apostolique Laudato si : » Dieu est présent dans la moindre de ses créatures « ,
et cette « présence » n’est pas seulement un signe, une signature, mais bien la parcelle divine, source unique de vie, déposée dans la moindre créature… Pour » créer « , Dieu s’est » donné « .
Jésus attire notre attention sur une petite graine qui devient arbre…
(le terme de « moutarde » est-il bien traduit ?)
…pour nous faire comprendre que la foi (petite graine) en grandissant contribue à établir le « Royaume de Dieu » (arbre abritant « les oiseaux du ciel »).
Il suffit d’ensemencer notre vie de la Parole de Dieu (l’Évangile),
de la mettre en pratique,
et le miracle se produira.
La Parole agit discrètement, lentement… rythme Humain.
Une seule phrase de l’Évangile emmenée chaque jour peut nous transformer et devenir « semence du Royaume ».
Comme le levain dans la pâte, il faut être patient…
Le disciple de Jésus n’a pas d’obligation de résultat :
il n’est pas levain, ce n’est pas à lui de faire monter la pâte…
Il lui est seulement demandé d’enfouir ce levain au bon endroit, au bon moment,
de semer la graine Divine dans la bonne terre et d’attendre…
Le reste est l’affaire de Dieu !
Voilà de quoi déculpabiliser tous les parents du Monde (et j’en suis) par rapport à la transmission de la foi aux plus jeunes…
Patience, le temps de Dieu n’est pas celui des Hommes…
Versets 36-43 :
Alors, laissant les foules, Jésus vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Il est ici clairement question de l’ennemi, du Diable,
et de la fournaise, lieu de souffrance de ceux qui font le mal…
Apparemment, contrairement à la chanson de Michel Polnareff,
« on n’ira pas tous au Paradis »… !
Il y aura bien un tri entre les fils du Royaume et les fils du Mauvais.
On peut aussi lire ce passage d’Évangile à un niveau personnel,
où le Monde serait la somme de tous les champs individuels,
car il n’est pas toujours facile de situer la frontière entre le Bien et le Mal,
et il serait un peu rapide de se mettre d’emblée d’un côté ou de l’autre…
La frontière passe dans notre cœur, et l’heure du tri n’est pas encore arrivé.
Il n’existe pas de champ pur,
il n’existe pas de cœur parfait…
Nous avons tous en nous un mélange de blé et d’ivraie, de bon et de mauvais…
Nous sommes parfois « ange », parfois « démon ».
Mais le tri en notre cœur est l’affaire de Dieu.
Le pardon aussi.
On aimerait bien que Dieu fasse le ménage dès maintenant,
débarrassant la Planète de tous les méchants…
On aimerait bien être parfait, irréprochable, mais on n’y arrive pas vraiment…
On aimerait bien que Dieu purifie notre cœur, enlève les mauvaises herbes de notre jardin intérieur. Mais Dieu a un autre projet…
Le bien existerait-il sans le mal ?
Le jour serait-il jour, sans la nuit ?
Le Mal est ici dénoncé, mais le méchant peut encore être sauvé !
Dieu est patient.
Le Monde est l’antichambre du Royaume.
Le temps est donné pour choisir, pour grandir, pour boire l’eau du ciel et s’ouvrir au Soleil… comme le blé !
Sainte croissance du grain qui se lève vers son Créateur en portant du fruit.
En attendant, il est bon de s’ouvrir au Pardon offert par le Christ à tous,
et de se reconnaître pécheur : chemin de vérité.
Nul n’est parfait, pas même les saints… et nul n’est saint, sinon Dieu !
Mais le Christ est venu pour nous sauver : c’est là notre Espérance !
Proposition de prière :
Ouvre-moi, Seigneur, les yeux sur les merveilles de ton Amour !
Seigneur, tu sais le mélange du bien et du mal en moi.
Aide-moi à accueillir ta Parole,
aide-moi à l’enraciner dans mon cœur,
à la faire grandir, à en prendre soin,
puis à la partager,
afin que d’autres puissent en vivre.
Seigneur, au premier jour après cette vie,
tu nettoieras mon cœur de toutes ses impuretés,
afin que je puisse contempler ta sainte Face,
sans risque de me consumer…
Tu garderas le meilleur :
un petit diamant digne de ta lumière…
Tu sècheras mes larmes,
brûleras mes peurs et mes angoisses…
Alors, tu me tendras les bras :
enfin, je me reposerai à la Source vive de l’Amour !
Bénis sois-tu ô mon Dieu bien-aimé,
TOI qui veux me sauver !
Amen !