D’âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge.
Avant que naissent les montagnes,
que tu enfantes la terre et le monde,
de toujours à toujours, toi, tu es Dieu.
Dieu se dit dans un éternel présent,
au-dessus du temps, au dessus de l’espace-temps.
Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
A tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.
La vie de l’Homme est limitée, éphémère,
comme l’herbe des champs : de la fleur à la paille…
Nous voici anéantis par ta colère ;
ta fureur nous épouvante :
Les anciens faisaient-ils un parallèle entre la fureur des éléments et celle de Dieu ?
Mais le Christ a toujours décrit Dieu comme un bon Père,
plein d’Amour et d’indulgence pour ses créatures bien-aimées…
En Dieu, nulle fureur. En l’Homme croyant, nulle épouvante.
tu étales nos fautes devant toi,
nos secrets à la lumière de ta face.
Sous tes fureurs tous nos jours s’enfuient,
nos années s’évanouissent dans un souffle.
Le nombre de nos années ?
soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que peine et misère ;
elles s’enfuient, nous nous envolons.
Qui comprendra la force de ta colère ?
Qui peut t’adorer dans tes fureurs ?
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.
Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.