Dans un commentaire tardif (rajout),
ce psaume concernerait la faute du roi David,
qui pour s’approprier une femme (Bethsabée)
envoya son mari (Hurie le Hittite) à la mort, sur un champ de bataille.
David prend conscience de sa faute,
suite au récit d’une parabole,
inventée par le prophète Nathan.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Le pardon de Dieu n’est pas un droit de l’Homme,
mais le fruit de l’Amour divin.
Cet Amour divin est évoqué sous trois dimensions (souligné noir) :
- « pitié » (ou faire grâce), évoque l’amour paternel
- « amour » évoque l’amour conjugal, la fidélité, la loyauté :
Symbolique de l’alliance, (amour qui tient dans le temps).
- « miséricorde » évoque l’amour maternel,
(lié en hébreu avec « entrailles » et « sein maternel »)
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Le péché de l’Homme est présenté sous trois mots (en gris) :
- « péché » (notion de défaillance, d’objectif manqué)
- « faute » (mal volontaire)
- « offense » (rébellion volontaire contre Dieu et ce qu’il demande)
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Enfin, le pardon est désigné par trois verbes (en orange) :
- « effacer » (supprimer ce qui est écrit
- « laver » (image de la lessive)
- « purifier » (rites liturgiques à accomplir)
Les deux premiers versets esquissent l’ensemble du psaume (à suivre) :
la rencontre entre l’Amour de Dieu (pitié, amour, miséricorde)
et le péché de l’Homme (péché, faute, offense)
conduit au pardon véritable (effacer, laver, purifier)
qui rétablit toute la Personne Humaine dans sa beauté, sa pureté et sa grandeur d’origine, la relève dans sa dignité, et la remet en marche vers la lumière de Dieu.
La première étape est de prendre conscience de son péché,
d’accepter de le reconnaître dans une nécessaire humilité,
non pour être rabaissé ou écrasé par la honte ou le remord,
mais au contraire pour pouvoir être enfin libéré du fardeau en le déposant aux pieds de Dieu.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Le mal fait aux autres, est un mal qui touche Dieu,
en bafouant la Loi d’Amour :
commettre le mal et le péché, c’est s’en prendre à Dieu.
La reconnaissance du péché est un acte de foi
qui ouvre l’existence à Dieu en permettant son pardon.
Moi, je suis né dans la faute,
j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
L’Homme est radicalement pécheur.
En ouvrant sa vie et son cœur à Dieu, il accueille en lui sa vérité et sa sagesse.
Mais l’orgueilleux est-il capable de faire cette démarche ?
Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j’entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Seul Dieu peut « créer » (faire, à partir de rien).
Le psalmiste demande que Dieu fasse en lui une nouvelle création
à partir du centre de son être humain (le cœur et l’esprit).
C’est une sorte de résurrection.
L’esprit humain est en fait l’Esprit divin (voir Esprit-Saint au verset suivant).
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton Esprit Saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
L’usage du futur ouvre un nouvel avenir pour l’Homme.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
L’expérience du Salut amène une joie communicative,
une envie missionnaire (« ma langue »… mes lèvres« ).
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Le cœur nouveau est créé sur les ruines du cœur pécheur,
du cœur ancien, avec ses prétentions d’autosuffisance et d’orgueil.
La vie nouvelle passe par une mort et une résurrection :
il faut mourir à soi-même pour que Dieu puisse agir pleinement en nous.
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
Le pardon de Dieu ouvre l’Homme à une vie nouvelle.
Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes ;
alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Commentaire et analyse inspirés du livret : « À l’écoute des psaumes« .
Diocèse de Montpellier.
Mgr Pierre-Marie Carré.