PSAUME 41
Comme un cerf altéré cherche l’eau vive,
ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu.
Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ;
quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ?
La « soif » de l’Homme est infinie.
L’Homme cherche Dieu, mais l’Homme ne le sait pas…
Je n’ai d’autre pain que mes larmes, le jour, la nuit,
moi qui chaque jour entends dire : « Où est-il ton Dieu ? »
Aujourd’hui encore, le croyant est moqué en raison de sa foi.
Je me souviens, et mon âme déborde :
en ce temps-là, je franchissais les portails !
Je conduisais vers la maison de mon Dieu la multitude en fête,
parmi les cris de joie et les actions de grâce.
Les foules « franchissent les portails » pour la joie et pour la mort.
Pourquoi ignorer Dieu dans le quotidien ?
R/ Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ?
Espère en Dieu !
De nouveau je rendrai grâce : il est mon sauveur et mon Dieu !
Ce refrain divise en trois parties ce double psaume (41-42).
Le cerf qui crie devant le lit d’un torrent desséché, cri de désespoir comparable
à celui du psalmiste qui a soif de Dieu : sans Dieu, pour l’auteur,
il n’y a pas de vie.
L’auteur, loin du Temple de Jérusalem, ressent la douleur de l’absence de Dieu.
Il se rappelle le passé, les pèlerinages, les processions joyeuses,
et les foules heureuses.
Le refrain transforme le regard sur le passé en encouragement à vivre le présent.
Si mon âme se désole, je me souviens de toi,
depuis les terres du Jourdain et de l’Hermon,
depuis mon humble montagne.
L’abîme appelant l’abîme à la voix de tes cataractes,
la masse de tes flots et de tes vagues a passé sur moi.
Au long du jour, le Seigneur m’envoie son amour ;
et la nuit, son chant est avec moi, prière au Dieu de ma vie.
Dieu reçoit notre prière sur la seule fréquence de l’Amour :
joie, tristesse, angoisse ou faute,
Dieu comprend tout,
mais sa réponse est toujours éclairée par l’Amour…
Je dirai à Dieu, mon rocher : « Pourquoi m’oublies-tu ?
Pourquoi vais-je assombri, pressé par l’ennemi ? »
Outragé par mes adversaires, je suis meurtri jusqu’aux os,
moi qui chaque jour entends dire : « Où est-il ton Dieu ? »
R/ Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ?
Espère en Dieu !
De nouveau je rendrai grâce : il est mon sauveur et mon Dieu !
L’auteur doit se trouver dans le nord, vers le Liban,
où se trouvent les sources du Jourdain.
L’eau porteuse de vie du début devient ici torrent impétueux,
eau destructrice rappelant la puissance de Dieu, puissance de miséricorde et d’Amour,
toujours présente malgré l’éloignement de Jérusalem.
La nuit n’est plus mauvaise, elle devient le moment de calme
où l’on peut remercier Dieu pour tous ses dons.
Peu à peu, le psalmiste perçoit que Dieu écoute sa prière et qu’il n’est pas loin de lui.
PSAUME 42
Rends-moi justice, ô mon Dieu,
défends ma cause contre un peuple sans foi ;
de l’homme qui ruse et trahit, libère-moi.
Le ton passe d’une lamentation à une supplication.
Il semble que peu à peu, l’Homme s’ouvre à Dieu et lui laisse plus d’espace.
Le « peuple sans foi » est sans doute le peuple païen
au milieu duquel l’auteur vit prisonnier, sans aucun droit, et soumis à des injustices.
C’est toi, Dieu, ma forteresse : pourquoi me rejeter ?
Pourquoi vais-je assombri, pressé par l’ennemi ?
La prière du psalmiste est un dialogue franc,
où l’auteur exprime toute son amertume, et son sentiment d’être oublié de Dieu.
Envoie ta lumière et ta vérité :
qu’elles guident mes pas et me conduisent
à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure.
L’auteur demande à Dieu de pouvoir retourner à Jérusalem,
vers la maison du Seigneur.
J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu,
vers Dieu qui est toute ma joie ;
je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu !
R/ Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ?
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
il est mon sauveur et mon Dieu !
Le refrain affirme qu’il n’y a pas de motif à désespérer :
car durant sa prière, l’auteur a acquis la certitude que Dieu l’écoute.
L’espérance demeure plus forte que tout.