Ce psaume au vocabulaire guerrier
gagne a être repris aujourd’hui à un niveau de conscience supérieur :
la bataille est la lutte contre le Mal,
Dieu y est engagé de toute sa puissance d’Amour, pour le Salut de l’Homme.
Béni soit le Seigneur, mon rocher !
Il exerce mes mains pour le combat, il m’entraîne à la bataille.
Il est mon allié, ma forteresse, ma citadelle, celui qui me libère ;
il est le bouclier qui m’abrite,
il me donne pouvoir sur mon peuple.
Devant la fragilité de l’Homme,
le soutien de Dieu est indispensable (deux versets suivants) :
Qu’est-ce que l’homme, pour que tu le connaisses, Seigneur,
le fils d’un homme, pour que tu comptes avec lui ?
L’homme est semblable à un souffle,
ses jours sont une ombre qui passe.
Cette première partie (versets précédents 1-4)
est l’expression d’une grande confiance dans le soutien de Dieu.
Le roi qui s’exprime n’a aucun doute sur l’issue victorieuse du combat,
c’est pourquoi il commence par bénir Dieu pour son action.
Bel exemple de relation,
dans le cadre de notre compréhension partielle et limitée :
bénir Dieu en toutes circonstances !
Seigneur, incline les cieux et descends ;
touche les montagnes : qu’elles brûlent !
Décoche des éclairs de tous côtés,
tire des flèches et répands la terreur.
L’entrée de Dieu dans le monde terrestre (deux versets précédents)
était toujours imaginée dans le déchaînement des éléments (foudre et orage)…
Mais Jésus viendra dans l’humble silence de la crèche !
Des hauteurs, tends-moi la main, délivre-moi,
sauve-moi du gouffre des eaux,
de l’emprise d’un peuple étranger :
il dit des paroles mensongères, sa main est une main parjure.
Pour toi, je chanterai un chant nouveau,
pour toi, je jouerai sur la harpe à dix cordes,
pour toi qui donnes aux rois la victoire
et sauves de l’épée meurtrière David, ton serviteur.
Les deux versets précédents (9-10)
sont l’expression renouvelée de la confiance en la victoire,
avant une ultime reprise de la demande de salut (verset suivant).
Délivre-moi, sauve-moi de l’emprise d’un peuple étranger :
il dit des paroles mensongères, sa main est une main parjure.
Cette 2e partie (versets 5-11) constitue la demande, demande de Salut.
Les ennemis sont toutes les forces mauvaises
tendant à détourner l’Homme de Dieu,
au cœur de la bataille de la foi.
Que nos fils soient pareils à des plants
bien venus dès leur jeune âge ;
nos filles, pareilles à des colonnes sculptées pour un palais !
Les « filles », nullement sous estimées,
sont comparées aux éléments de soutien majeurs de la construction :
« colonnes ou piliers »,
structure de base, mais également « sculptées » : force et beauté.
Nos greniers, remplis, débordants, regorgeront de biens ;
les troupeaux, par milliers, par myriades,
empliront nos campagnes !
Nos vassaux nous resteront soumis, plus de défaites ;
plus de brèches dans nos murs, plus d’alertes sur nos places !
Heureux le peuple ainsi comblé !
Heureux le peuple qui a pour Dieu « Le Seigneur » !
Cette dernière partie regroupe les images de la prospérité et de la paix retrouvée,
conséquences pratiques de la victoire.
L’expression « peuple » peut être comprise à différents niveaux :
peuple Hébreu, peuple des croyants, peuple des chercheurs de Dieu,
ou tout simplement le petit peuple de mes relations humaines,
« mon » peuple familial ou amical…
Commentaire inspiré du livret : « À l’écoute des psaumes« ,
Diocèse de Montpellier,
Mgr Pierre-Marie Carré.