Ce psaume, assez long, raconte l’Exode.
Il fait suite au psaume 104 (séjour du peuple Hébreu en Égypte).
01 Alléluia ! Rendez grâce au Seigneur :
Il est bon ! Éternel est son amour !
02 Qui dira les hauts faits du Seigneur, qui célébrera ses louanges ?
03 Heureux qui pratique la justice, qui observe le droit en tout temps !
04 Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bienveillance pour ton peuple ;
toi qui le sauves, visite-moi :
05 que je voie le bonheur de tes élus ; que j’aie part à la joie de ton peuple,
à la fierté de ton héritage.
06 Avec nos pères, nous avons péché, nous avons failli et renié.
07 En Égypte, nos pères ont méconnu tes miracles,
oublié l’abondance de tes grâces et résisté au bord de la mer Rouge.
08 Mais à cause de son nom, il les sauva,
pour que soit reconnue sa puissance.
09 Il menace la mer Rouge, elle sèche ;
il les mène à travers les eaux comme au désert.
10 Il les sauve des mains de l’oppresseur,
il les rachète aux mains de l’ennemi.
11 Et les eaux recouvrent leurs adversaires :
pas un d’entre eux n’en réchappe.
12 Alors ils croient à sa parole, ils chantent sa louange.
13 Ils s’empressent d’oublier ce qu’il a fait,
sans attendre de connaître ses desseins.
14 Ils se livrent à leur convoitise dans le désert ;
là, ils mettent Dieu à l’épreuve :
15 et Dieu leur donne ce qu’ils ont réclamé,
mais ils trouvent ses dons dérisoires.
« Les dons dérisoires » :
sans doute une allusion à la « manne« ,
flocons de nourriture envoyée par Dieu,
tombant quotidiennement du ciel et qui était impossible à conserver (pas de stocks).
16 Dans le camp ils sont jaloux de Moïse et d’Aaron,
le prêtre du Seigneur.
17 La terre s’ouvre : elle avale Datan, elle recouvre la bande d’Abiron ;
Datan et Abiron (ou Abiram) étaient des membres du Conseil,
qui s’opposèrent à Moïse et à Aaron, en se révoltant contre Dieu. (Nombres 26, 9)
18 un feu détruit cette bande, les flammes dévorent ces méchants.
19 A l’Horeb ils fabriquent un veau, ils adorent un objet en métal :
Allusion à l’épisode du veau d’or :
pendant que Moïse gravit le mont Sinaï pour recevoir les Tables de la Loi,
le peuple Hébreu demande à Aaron de leur faire connaître un autre dieu que Yahvé.
Aaron fabrique un veau d’or en fondant tous les bijoux du peuple
(imitant ainsi le culte Égyptien rendu au taureau Apis).(Exode 32)
20 ils échangeaient ce qui était leur gloire
pour l’image d’un taureau, d’un ruminant.
21 Ils oublient le Dieu qui les sauve, qui a fait des prodiges en Égypte,
22 des miracles au pays de Cham,
des actions terrifiantes sur la mer Rouge.
Le « pays de Cham« , c’est l’Égypte.
23 Dieu a décidé de les détruire.
C’est alors que Moïse, son élu, surgit sur la brèche, devant lui,
pour empêcher que sa fureur les extermine.
24 Ils dédaignent une terre savoureuse, ne voulant pas croire à sa parole ;
25 ils récriminent sous leurs tentes sans écouter la voix du Seigneur.
26 Dieu lève la main contre eux, jurant de les perdre au désert,
27 de perdre leurs descendants chez les païens, de les éparpiller sur la terre.
28 Ils se donnent au Baal de Pégor, ils communient aux repas des morts ;
Des sacrifices humains étaient parfois perpétrés dans certaines tribus païennes.
Baal désignait souvent le dieu de la foudre,
mais Baal était parfois le nom donné à tous les faux dieux, les dieux païens…
Voir la célèbre altercation entre Élie et Achab (1er livre des rois 18, 16-46)
29 ils irritent Dieu par toutes ces pratiques : un désastre s’abat sur eux.
30 Mais Pinhas s’est levé en vengeur, et le désastre s’arrête :
A Chittim, les Hébreux se livrent à la débauche avec les femmes païennes,
qui les entraînent à rendre des sacrifices au Baal de Péor.
Le prêtre Pinhas détourne la colère de Dieu en tuant un couple adultère (Nombres 25, 7)
31 son action est tenue pour juste d’âge en âge et pour toujours.
32 Ils provoquent Dieu aux eaux de Mériba,
ils amènent le malheur sur Moïse ;
Mériba (qui veut dire « contestation » ou « querelle« ),
est un lieu dans le désert de Sin où les Israélites, assoiffés,
ont douté de la présence de Dieu au milieu d’eux.
Moïse frappa le rocher d’un rameau, et l’eau jaillit en abondance. (Nombres 20, 1-11)
33 comme ils résistaient à son esprit, ses lèvres ont parlé à la légère.
34 Refusant de supprimer les peuples que le Seigneur leur avait désignés,
35 ils vont se mêler aux païens, ils apprennent leur manière d’agir.
36 Alors ils servent leurs idoles, et pour eux c’est un piège :
Le culte des idoles est, à juste titre, très souvent dénoncé dans l’Ancien Testament :
le peuple Hébreu y retourne constamment !
L’Homme a cette tendance naturelle de se raccrocher à ce monde provisoire,
dans un matérialisme acharné.
Aujourd’hui, les idoles ont changé de noms (pouvoir, argent, sexe, voiture, technologie…),
mais elles continuent de séduire,
de tromper et de détourner l’Homme, de sa vocation divine.
37 ils offrent leurs fils et leurs filles en sacrifice aux démons.
38 Ils versent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles
qu’ils sacrifient aux idoles de Canaan, et la terre en est profanée.
39 De telles pratiques les souillent ; ils se prostituent par de telles actions.
40 Et le Seigneur prend feu contre son peuple :
ses héritiers lui font horreur ;
41 il les livre aux mains des païens :
leurs ennemis deviennent leurs maîtres ;
Le dieu vengeur et punisseur n’est pas le Dieu véritable,
révélé par Jésus-Christ sur la Croix.
42 ils sont opprimés par l’adversaire : sa main s’appesantit sur eux.
43 Tant de fois délivrés par Dieu, ils s’obstinent dans leur idée,
ils s’enfoncent dans leur faute.
44 Et lui regarde leur détresse quand il entend leurs cris.
45 Il se souvient de son alliance avec eux ;
dans son amour fidèle, il se ravise :
46 il leur donna de trouver grâce devant ceux qui les tenaient captifs.
47 Sauve-nous, Seigneur notre Dieu,
rassemble-nous du milieu des païens,
que nous rendions grâce à ton saint nom, fiers de chanter ta louange !
48 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
depuis toujours et pour la suite des temps !
Et tout le peuple dira : Amen ! Amen !