Évangile selon St Jean (1, 29-34) :
En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Le » péché du monde » c’est toujours le même depuis Adam et Ève :
- c’est vouloir se faire l’égal de Dieu par la désobéissance…
« mais Dieu sait que, le jour où vous mangerez [du fruit défendu], vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.« (Genèse 3, 5),
- alors que le « statut » d’enfant de Dieu nous est donné par amour.
Le » péché du monde », c’est l’orgueil, l’orgueil de dominer, l’orgueil de vouloir s’en sortir seul, l’orgueil de décider du bien et du mal…
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
A l’époque où les hommes sacrifiaient des animaux au temple de Jérusalem,
en réparation de leurs péchés,
Jean-Baptiste présente Jésus comme l’offrande de Dieu aux Hommes,
Jésus est « l’Agneau de Dieu ».
Inversion de la relation.
La Vérité, la Loi nouvelle c’est de se donner…
et Dieu commence le premier !
La grandeur de Dieu c’est son Amour, son humilité : il vient, fragile comme un agneau,
petit bébé offert dans une mangeoire.
Plus besoin d’offrandes, plus besoin de sacrifices d’animaux au Temple ! C’est Dieu qui se donne, totalement, et jusqu’à la croix ! Il vient enlever le péché du monde.
Chamboulement de la foi ancienne, chamboulement des rites et des prières.
C’est une nouvelle Alliance entre Dieu et l’Homme !
De nombreuses personnes ont vécu une forme particulière de révélation.
Pour l’exprimer les mots ne suffisent pas, les mots sont pauvres, dérisoires : les bénéficiaires de « révélation », d’apparition, restent souvent discrets.
Jean-Baptiste témoigne à sa manière : il a vu « l’Esprit descendre et demeurer« .
Ce témoignage doit être reçu dans la foi, aboutissement d’une longue attente du peuple Juif, d’une vraie espérance, d’un cheminement de joies et de souffrances, de trahisons et d’efforts, au fil des générations, depuis Abraham.
La Promesse se réalise, l’Écriture s’accomplit et c’est Jean-Baptiste qui l’annonce :
Dieu s’approche en Jésus pour sauver tous les Hommes !
Le « serviteur » Israël s’efface dorénavant devant LE Serviteur par excellence : Jésus le Christ !
Jésus reprendra à son compte et sublimera la mission jadis confiée à Israël : servir Dieu en servant les Hommes !
Servir Dieu c’est laisser passer SA lumière pour éclairer le Monde, dans l’humilité et l’effacement de soi.
Servir Dieu c’est se découvrir soi-même dans une relation d’Amour avec le Père infiniment bon.
Servir Dieu, c’est tout attendre de Lui sans rien demander, dans la confiance et l’action de grâce.
Servir Dieu, c’est l’aimer en aimant l’Homme, c’est entrer dans la relation d’Amour qui unit le Père, et le Fils dans l’Esprit.
Proposition de prière :
Seigneur, je n’ai pas grand-chose à t’offrir :
de timides efforts,
une foi hésitante,
beaucoup de doutes et d’erreurs : je ne suis qu’un Homme.
Fais-moi « voir », Seigneur, le don de Dieu,
fais moi toucher du doigt l’inimaginable :
l’Amour infini du Père !
Ouvre mon esprit, mon cœur et mes mains à Ta Vérité :
Dieu-Fils, livré entre nos mains, donné en nourriture pour le Salut de tous !
Seigneur, aujourd’hui je veux te servir,
en servant mes frères et sœurs en Humanité.
Amen !