Pour bien situer le contexte de ce passage, je vous propose de lire avant, les
Versets 1-6 :
Évangile selon St Jean (3, 7b-15) et (3, 1-6) :
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Nicodème reconnait en Jésus une Présence Divine, une autorité naturelle qui vient de ce qu’il enseigne, de ce qu’il sait, et des signes qu’il donne.
Mais Nicodème vient » trouver Jésus la nuit « , en cachette, car il a peur de se compromettre et d’être rejeté des siens…
Jésus reste » distant » avec ce pharisien flatteur, qui a du mal à choisir son camp…
Jésus l’invite à » naître d’en haut « , c’est à dire à » naître de l’eau et de l’Esprit » : s’ouvrir aux vérités invisibles, renaître de l’eau du baptême, renoncer au jugement du Monde (la chair), mais s’ouvrir, sous l’inspiration de l’Esprit, au Monde Divin, au Royaume de Dieu (par l’Esprit)…
Versets 7-13 :
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
« Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme.
« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. «
Le vent, invisible, est pourtant bien réel :
nous sentons son passage sur notre joue, sans pouvoir le toucher,
nous voyons son action sur les champs de blé ou les éoliennes, sans pouvoir le retenir…
Le réel de Dieu, l’action Divine est comme le vent : invisible, insaisissable !
Le vent de l’Esprit est une force tranquille : pour s’offrir à cette force, il faut croire en sa bienveillance, s’abandonner en sa Volonté, s’offrir à l’Amour.
Le » vent » nous fait penser au » souffle créateur « , à » l’haleine de vie » que Dieu insuffle à l’Homme pour le créer :
» Naître d’en haut » c’est s’ouvrir à la vie de Dieu, accueillir son souffle, sa Présence dans notre cœur…
Le vent de l’Esprit, c’est cette réalité invisible, silencieuse et mystérieuse,
qui se laisse reconnaître à son passage :
- intuition reçue dans la prière,
- signe indémontrable en réponse à nos supplications…
Il faut nous ouvrir à l’invisible souffle d’Amour, attendre que le vent gonfle notre voile…
Bien peu de croyants prient l’Esprit-Saint. Dommage !
Pourtant, l’Esprit est là, disponible, qui attend un appel, une prière, un signe de l’Homme pour le conseiller et le guider vers le beau, le bon, le vrai !
L’Esprit donne les mots du témoignage, conseille les grandes décisions, insuffle la prière qui plait à Dieu…
Lui donner une place dans notre vie, dans nos journées,
c’est renaître à une vie plus haute, plus grande, donnée, …éternelle !
« L’Esprit est Seigneur et il donne la Vie » dit le Credo.
Le croyons-nous vraiment ? …
L’Esprit ne s’impose jamais. Ce choix est à renouveler chaque matin, à chaque instant.
Pensons à l’invoquer dans nos prières.
« Au commencement (…) l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux…« (Genèse, 1).
Rappelons-nous qu’au début du Monde, au début de notre vie, était le souffle de Dieu, ce vent d’Amour, cette haleine de vie.
Au début de chaque histoire d’Amour, il y a l’Esprit d’Amour de Dieu :
- Confiance des fiancés qui s’engagent dans le mariage,
- confiance des parents qui accueillent l’enfant,
- confiance du séminariste qui reçoit l’ordination, ou de la religieuse qui prend le voile…
L’engagement d’Amour trouve sa source en Dieu !
Versets 14-15 :
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’Homme soit élevé,
afin qu’en lui tout Homme qui croit ait la vie éternelle.
Jésus prépare Nicodème à une autre conversion :
passer du serpent de bronze à la Croix du Christ !
L’enjeu de cette conversion est le Salut de l’Homme…
Le dieu de Nicodème est celui de l’Ancien testament,
dieu d’un peuple, dieu qui donne la victoire dans la guerre…
Jésus apporte une révélation inouïe sur Dieu,
que Nicodème n’a pas encore effleuré du doigt :
Dieu proche de chacun(e), Dieu humble et serviteur, Dieu vulnérable
et dépendant de la réponse de l’Homme…
Dieu Amour !
Proposition de prière :
Viens Esprit-Saint !
Guide-moi vers le Père.
Amen !