Fête de Saint Matthias, apôtre.
En la fête de l’apôtre Matthias,
la liturgie nous propose de reprendre l’Évangile du dimanche 5 mai
Évangile selon St Jean (15, 9-17) :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
L’Amour véritable est un fleuve d’eau vive dont le Père est la Source : l’Amour vient de Dieu, Dieu est Amour !
L’Amour est le moteur de la vie, et de la création.
Il est origine et besoin vital, il est quête éternelle de l’Homme.
Il est « absolu », qu’on ne peut posséder, « mystère » que l’on ne finit jamais de découvrir…
L’Amour est la raison, de tout,
la valeur unique.
Sans Amour, il n’y a rien : ni dieu, ni Homme, ni le temps, ni l’Univers.
Sans Amour, tout est chimère, néant, ténèbres.
Le poids d’une vie, c’est son poids d’Amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
S’ouvrir à l’Amour, ouvre à la joie parfaite…
On l’a tous expérimenté : joie de donner, de partager, d’aider, d’écouter, de consoler…
L’Amour est le remède à beaucoup de souffrances, la solution à beaucoup de problèmes, mais parfois l’Être humain ne sait pas, ne peut pas aimer… c’est un drame.
Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
L’Amour est relation.
Il est don de soi, don de sa vie, don de son énergie, don de ses talents à l’autre…
L’Amour grandit quand l’Homme s’oublie… un peu.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Jésus est venu établir une nouvelle relation entre l’Homme et Dieu, il est venu proposer à l’Homme d’entrer dans la pleine connaissance du Père, de devenir » amis » : Nouvelle Alliance en Jésus !
On est loin du dieu imaginé par les anciens… du » dieu » terrifiant, colérique, autoritaire et dangereux !
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
L’Amour est un besoin universel.
Tous, nous avons besoin d’Amour, depuis le premier souffle jusqu’au dernier, quel que soit notre pays, notre culture, notre religion, notre place dans la société, et cela depuis la nuit des temps…
Aimer, c’est vivre pleinement notre vie d’Être Humain, c’est satisfaire notre vocation. Aimer est un épanouissement, un sens donné à notre vie, une manière de nous ouvrir à Dieu, et de lui plaire…
« L’Amour ne passera jamais« (Paul 1 Lettre Co)
Proposition de prière :
Seigneur, apprends-nous à Aimer !
Amen !
La petite Martine, 4 ans, est dans son lit à barreaux, elle joue avec une petite voiture.
Son sourire démesuré découvre jusqu’à ses gencives. Elle ne sait pas parler.
Elle me tend la main, mais je reste à distance : c’est un réflexe, tout contact pourrait être mal interprété par les soignants : j’écourte la visite.
Un autre jour, attachée sur son fauteuil relax devant la grande télé du salon, Martine me tend à nouveau la main, avec son sourire démesuré qui me gêne un peu…
Je fais semblant de ne pas comprendre, et reste à distance prudente : les regards sont sur moi, il ne souffrent d’aucune ambiguïté. Prudence extrême : Martine a en fait 25 ans…
Hier, je visitais avec une nouvelle collègue, et nous croisons Martine dans le couloir, accompagnée d’une soignante, qui a pris sur son temp de repos pour la faire marcher un peu… sa démarche traduit une atteinte polio.
Martine tend la main vers ma collègue, qui accepte le contact : Martine s’approche, les deux femmes se font un câlin, très pur, très beau, au milieu du couloir, sous le regard bienveillant de la soignante.
Puis Martine s’approche de moi et colle sa tête contre la mienne, silencieusement, tout simplement… J’accepte cette fois le rapprochement de bon cœur, Martine a la pureté d’une enfant.
Mieux qu’avec des mots, Martine s’est révélée, elle a exprimé sa souffrance, son manque… tout simplement.
« j’étais malade, en prison, et vous m’avez visité…«
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » :
ce jour-là, Jésus était dans mes bras : je ne l’oublierai pas…
Puis, Martine est retournée dans son lit à barreaux : « c’est pour ne pas qu’elle tombe ! »…
Protection ou maltraitance ?
Jésus est là. Tout près… derrière les barreaux.