Le premier pied de vigne primitif était sans doute insignifiant et aigre :
une liane donnant des baies très amères et pleines de pépins…
L’Homme la cultive, l’améliore par de patientes sélections,
en tire une boisson qui rend joyeux et fort… (*)
Dieu voit que le vin est très bon, car il peut réunir les Hommes.
Ce travail Humain recevra le label « approuvé par Dieu » en Jésus :
le vin, « fruit de la vigne et du travail de l’Homme « ,
sera élevé à sa dimension spirituelle :
» Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang…« (Matthieu 26, 28)
Évangile selon St Matthieu (20, 1-16) :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le Royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !”
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?”
C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
« Allez à ma vigne vous aussi… »
La Création a été remise à l’Homme comme un cadeau d’Amour,
chef-d’œuvre inachevé, confié à l’Homme pour y porter sa signature…
Dieu s’efface : il a choisi d’avoir besoin de l’Homme pour son grand projet.
L’Histoire de la vigne est l’histoire de la rencontre entre Dieu et les Hommes…
La « vigne de Dieu » c’est le peuple Hébreu, que Dieu émonde, taille, pour lui faire porter du fruit.
La « vigne de Dieu » c’est le Monde, c’est l’Univers confié aux Hommes !
Dieu ne cesse d’envoyer l’Homme au « travail de sa vigne » :
Le travail consiste à semer de l’Amour, à partager du bonheur, de la joie,
et à faire reculer la souffrance, les nombreuses souffrances humaines… !
Offrande de Dieu pour l’Homme : l’Univers.
Offrande de l’Homme pour Dieu : le service des « petits« , la lutte pour la justice, la paix, la joie…
Dieu ne juge pas le travail humain : il le sanctifie !
le critère n’est pas le temps passé au travail,
ni le volume de la vendange récoltée…
Le critère c’est de s’être levé,
de s’être mis au travail, au service de la joie des Hommes.
Se lever au matin, à midi ou au soir de sa vie, peu importe : il n’est jamais trop tard ! … et Dieu ne se lasse pas d’appeler au travail de sa vigne.
Le salaire sera énorme, disproportionné, car Dieu donne TOUT : tout son Amour, tout son pardon, toute sa vie.
Chacun(e) recevra Dieu lui-même, car Dieu se donne à l’Homme éternellement.
« nos actes ne valent que par ce qu’ils nous façonnent... »
Agir pour l’Homme, c’est agir pour Dieu,
c’est ouvrir notre cœur à la Présence Divine, en nous et dans le cœur de « l’Autre »…
Agir pour l’Homme, c’est convertir notre cœur pour Dieu : » il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour les autres…«
Le denier gagné par les ouvriers -les premiers comme les derniers-
cette pièce de 1 denier est le symbole de l’unique récompense, offerte à l’Homme :
voir Dieu face à face, et vivre éternellement à ses côtés !
Travailler pour Dieu, c’est s’ouvrir à la vie éternelle !
Cette récompense est démesurée, incroyable, face à l’humble travail Humain…
C’est ce qui explique que tous reçoivent le même salaire :
il n’y en a pas de plus grand !
Proposition de prière :
Seigneur, aujourd’hui,
je veux bien aller travailler pour Toi,
car tu es un Maître humble et généreux,
ta vigne est féconde,
et ton vin délicieux :
travailler pour toi rend heureux !
Oui Seigneur, me voici : je viens !
Amen !
(*) Boire du bon vin, avec modération, bien sûr ! Puis partager la joie sans modération…. (rire)