Évangile selon St Luc (4, 16-30)
Versets 16-20 :
En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
» L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. «
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Verset 21 :
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
Jésus le dit lui-même : il est venu accomplir l’Écriture.
C’est Lui le Messie attendu par les anciens depuis des millénaires.
Pas la peine d’attendre quelqu’un d’autre : en Lui tout sera accompli, révélé, sublimé.
« L’Esprit du Seigneur est sur lui« , il est marqué de « l’onction » qui consacre les prophètes et les rois…
Il vient annoncer la « Bonne Nouvelle » du Salut offert à tous,
et en particulier aux opprimés, aux petits, aux humbles : les préférés de Dieu.
Aujourd’hui bien qu’invisible,
l’Esprit du Seigneur Jésus est présent dans le cœur de l’Homme.
C’est dans la foi que cette Présence se découvre,
c’est dans la prière que la relation peut s’établir.
« L’aujourd’hui » annoncé par Jésus est à recevoir au présent, pour nous chaque jour :
- par l’Évangile – Parole de Dieu – Jésus continue de nous enseigner, chaque jour.
- par sa Présence dans les sacrements, il continue de nous accompagner à chaque instant…
Il nous revient d’en prendre conscience, de nous ouvrir à sa Présence invisible et silencieuse mais bien réelle, d’adapter notre cœur à ce feu brûlant, ce trésor inestimable : cette amitié Divine.
Jésus n’a-t-il pas dit : « je suis avec vous jusqu’à la fin du Monde » ? (Matthieu 28, 20)
La relation avec Jésus passe uniquement par l’Amour : le seul moyen, la seule fréquence, l’unique langage.
Tout ce qui n’est pas Amour sera perdu, inutile, vain.
Mais tout moment de la vie peut être vécu dans l’Amour…
Verset 22 :
Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
André Sève écrit :
« Jésus a du sentir des réticences bien plus fortes que le texte ne le dit » :
« ce n’est que le fils de Joseph »…
Les paroles de Jésus ne sont pas reçues ici comme Parole de Dieu,
mais comme simple discours humain.
La grâce offerte par Jésus est ici refusée, méprisée :
elle sera offerte à d’autres… aux païens par exemple ? !!
Alors l’assistance est partagée entre :
- l’adhésion, [« super, un enfant du pays qui devient célèbre »],
- l’étonnement [« mais on l’a connu gamin, pour qui se prend-il maintenant ? »], ou
- le doute [ » mais il n’est que le fils du charpentier ! pour qui se prend-il ? « ].
Voilà l’une des oppositions majeures à la foi Chrétienne : Jésus ne serait qu’un homme… (?)
Ceux qui ont connu Jésus-enfant, Jésus-vrai Homme ont un handicap pour « voir », découvrir sa dimension Divine…
Le doute est l’œuvre de l’Ennemi : « Si tu es Dieu, commande à ces pierres de devenir pains« … (Matthieu 4, 3)
Devant le manque de foi, les réticences, Jésus refuse de donner des preuves de sa divinité, car la liberté de l’Homme est sacrée pour Dieu. L’Homme reste libre de ne pas croire.
Versets 23 :
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Verset 24-Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
Verset 25-30 :
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
L’assistance est passée du « tous lui rendaient témoignage » au « tous devinrent furieux » devant le rappel opéré par Jésus… Mais on ne peut » édulcorer » l’Écriture des passages dérangeants.
Nul ne peut s’opposer à la volonté Divine de sauver le plus grand nombre, en Jésus-Rédempteur : ouverture aux païens, (dont nous faisons partie…).
Le Salut est là, offert, expliqué, à portée de tous…
La Parole, la Révélation sont données : chacun(e) décide et prend ses responsabilités.
Jésus continue d’avancer. Le salut sera offert à d’autres.
Le Peuple de l’Alliance passe la main…
et nous ? …
Est-ce que nous demandons à Jésus des preuves ?
Quelle est la part de l’Évangile que nous avons du mal à accepter ?
Quels sont les moments de notre vie
où nous demandons à Jésus de s’en aller ?
Chaque fois que nous » rétrécissons l’offre du salut « , nous fabriquons un Jésus édulcoré qui n’est pas Jésus-Christ, Fils de Dieu.
Nous risquons de préparer dans un coin de notre cœur un rejet de Jésus, comme ses concitoyens de Nazareth.
Est-ce que nous cherchons à » adapter » le message du Christ à notre manière de voir, de vivre, d’agir et de juger ?
ou l’inverse : nous acceptons d’évoluer, de nous laisser » travailler » par la Parole ?
Proposition de prière :
Apprends-moi, Seigneur, à vivre cet » aujourd’hui » de la Parole,
cet » aujourd’hui » de Dieu et de sa bienveillante volonté sur moi.
Esprit-Saint, apprends-moi à respecter la Parole,
à accepter son exigence, à effectuer les réglages nécessaires dans ma vie.
Amen !