Évangile selon St Luc (4, 38-44) :
En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue de Capharnaüm et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle.
Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait.
Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait.
Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était Lui.
Jésus refuse d’être annoncé par les démons, voulant le cantonner au rôle de guérisseur.
Sa mission est bien plus haute, sa Parole bien plus importante :
Il veut révéler la grande bonté du Père pour l’Homme… visage encore inconnu des Hommes !
Le Mal est omniprésent dans le Monde : maladie, mort, séismes, violence, guerres…
Partout, le mal s’oppose à la vie, au bonheur, à la joie… Le Mal s’oppose à la Création.
Qui n’a pas été tenté de blasphémer devant l’agonie d’un enfant ou d’un parent ?
- « Pourquoi lui ? Il n’a rien fait pour mériter ça ! «
- « Si Dieu existait, il ne permettrait pas une telle souffrance »
Jésus est le vrai visage du Père.
Il n’a jamais expliqué l’origine du mal,
mais il s’est toujours opposé à toutes ses formes :
- le mal qui touche le corps de l’Homme,
- celui qui touche son esprit,
- et celui qui touche son cœur…
mal physique, psychique et spirituel, qui empêche l’Homme de se réaliser à la mesure de sa vocation.
Dans ce texte nous voyons Jésus guérir la belle-mère de Simon-Pierre, silencieux mais efficace :
comme lui, devant la souffrance, il vaut mieux se taire et agir…
Les anciens prenaient le Mal comme une punition divine :
Jésus a contredit cette hypothèse (Jean 9, 3). Le mal ne vient pas de Dieu !
La Bible dit que le Mal est entré dans la Création lorsque l’Homme a douté de la parole de Dieu. La porte d’entrée, c’est le cœur de l’Homme, quand l’Homme doute, s’éloigne, refuse Dieu :
« Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux,
connaissant le bien et le mal.…« (Genèse 3, 5)
Le Mal serait la conséquence du refus de Dieu par l’Homme, l’effet néfaste de sa liberté, le résultat de son orgueil : C’est l’Homme qui permet au Mal d’exister.
Dans le conte Biblique de Job,
Satan (l’Ennemi) veut pousser Job (un juste) au désespoir.
Il s’acharne sur lui afin de le faire douter de Dieu :
il s’en prend à ses biens, à sa santé, à sa famille…
Job supplie Dieu, se révolte, crie à l’injustice.
Il reproche à Dieu son silence, mais refuse de l’accuser :
« tant qu’un reste de vie m’animera (…)
ma langue n’exprimera aucun mensonge« .
Trois « sages » prétendent que sa souffrance est la conséquence de son péché.
Un quatrième envisage un rôle éducateur de la souffrance.
Les propos des quatre « sages » seront déclarés « dénués de sens » par Dieu.
Job garde sa confiance en Dieu
et reconnait son incapacité à comprendre le mal qui l’afflige.
A la fin, il sera rétabli dans une vie heureuse.
« La liberté est la condition de l’Amour (…)
Il faut du temps pour comprendre que Dieu peut à la fois nous aimer et nous laisser lutter par nous-mêmes contre les causes de notre souffrance.
Le stratagème de l’Ennemi destiné à nous éloigner de Dieu est efficace : la souffrance crée en nous le doute« . (Stan Rougier. « Aime et tu vivras »)
Jésus, visage parfait du Père,
n’est jamais indifférent à la souffrance humaine.
Il pleure devant la tombe de son ami Lazare.
Il pleure sur Jérusalem, condamnée à une destruction proche…
Saint Paul parle de la mort comme du dernier ennemi
que Jésus écrasera sous ses pieds, à la fin des temps.
Ni le Mal, ni la mort ne viennent de Dieu.
La vraie dimension du mal est donnée par le Christ :
« Ne craignez pas celui qui peut tuer le corps. Craignez plutôt celui qui peut vous entraîner dans la géhenne« (Luc 12, 5).
Craignons plutôt celui qui peut nous faire désespérer de l’Amour de Dieu…
Le projet du Royaume, c’est Dieu qui réunit tous les Hommes en son Amour,
c’est la Création -cadeau divin confié aux Hommes- et le temps laissé pour choisir entre le Bien et le mal…
et le Bien, c’est d’Aimer !
Liberté intouchable de l’Homme, Dieu ne peut intervenir.
« Dieu n’a pas pu créer des Hommes « tout faits », adultes avant d’être nés.
Notre monde est celui de la croissance, de la lutte, de l’évolution. Rien n’est obtenu sans effort. Au milieu du chaos, Dieu dit : « je vous confie à vous-mêmes. Je vous confie les uns aux autres. Serrez-vous les coudes. Rassemblez vos énergies. utilisez les forces et les talents que je vous ai donnés, développez-les. gagnez peu à peu du terrain sur l’empire de la peur, de la bêtise, de la violence, de la mort. (…)
Si Dieu avait dit : « vous êtes des incapables, vous ne pouvez pas vous sortir vous-mêmes de vos ennuis, je vais vous libérer moi-même », serions-nous autre chose que des marionnettes ? (Stan Rougier)
le Monde est ainsi le théâtre de l’affrontement entre :
- Dieu-Amour, qui ne peut qu’aimer : Dieu ne peut pas tout.
- et le Mal, qui sème le doute, divise et cherche à éloigner l’Homme de Dieu.
Combat entre le Créateur et le Destructeur,
entre la vie et la mort,
combat dont le Fils, Jésus, a été la première victime sur la Croix !
Nous savons que Jésus est ressuscité,
vainqueur du Mal et de la Mort,
et qu’il nous entraîne à sa suite auprès du Père.
Alors, suivons-le !
Luttons face à toutes les formes de Mal.
Tout en reconnaissant notre incapacité à comprendre,
renouvelons notre confiance en Dieu-Amour,
et ouvrons notre cœur à son humble Présence.
Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter.
Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. »
Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.
Jésus équilibre sa vie d’homme entre le service des souffrants, la prière et l’annonce de la Parole.
Ces moments de solitude à l’écart sont à trouver, à ménager dans notre propre vie : ils sont essentiels et vitaux, au milieu de nos vies surchargées, des multiples sollicitations et distractions pas toujours essentielles… Réfléchir au sens de notre vie, en présence de Dieu, réorienter notre marche, nos actions, ou trouver des réponses à nos doutes : faisons silence, chaque jour, pour retrouver cette Présence en nous, et dialoguer avec Elle dans la Vérité de notre cœur.
Cette » pause » salutaire et bénéfique nous permet ensuite d’entrer dans l’action, de partager notre foi, de » servir » nos frères et sœurs en Humanité, à l’exemple de Jésus.
Proposition de prière :
Garde-moi, Seigneur, du malin.
C’est Toi que je veux suivre.
Amen !