Évangile selon St Jean (3, 13-17) :
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Dans sa marche vers la terre promise, le Peuple Juif traversait le désert, guidé par Moïse…
Le désert, lieu de la tentation : de nombreux serpents mordent les Hommes, autant de symboles du péché, venin mortel…
Dieu demande à Moïse de fabriquer un serpent de bronze et de le dresser au sommet d’un mât :
« fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! « (Nombres 21, 4b-9)
Il ne s’agissait pas de magie, mais de confiance en la Parole Divine,
et en la puissance bienveillante de Dieu…
« Quiconque se tournait vers ce signe de salut était sauvé, non par l’objet qu’il regardait, mais par Toi, le Sauveur de tous.« (Sagesse 16, 6-8)
» …ainsi faut-il que le Fils de l’Homme soit élevé, afin qu’en lui tout Homme qui croit ait la vie éternelle. «
Quelle est la relation entre le serpent de Moïse et Jésus ?
Moïse donne le serpent de bronze, signe dérisoire d’un salut bien plus grand…
Dieu donnera son Fils, preuve vivante de l’Amour infini de Dieu pour l’Homme, signe définitif du Salut éternel offert à tous…
Jésus sera « élevé » sur la Croix au sens propre,
mais aussi « élevé » sur un plan spirituel,
« élevé » dans la gloire de Dieu,
complétant ainsi le signe du serpent de bronze (Dieu plus fort que le mal)
par celui de la Sainte Croix (Dieu-Amour).
Celui qui regarde le Christ sur la Croix est sauvé d’une conception erronée sur Dieu (dieu tout puissant, dominateur et lointain), car en Jésus crucifié, il peut découvrir le vrai visage de Dieu : Dieu offert, miséricordieux et vulnérable…
L’Amour offert meurt d’être rejeté : Dieu se soumet à la liberté de l’Homme !
Jésus en Croix nous dit que la puissance de Dieu est un amour qui est allé au bout de l’Amour :
« Dieu a tant aimé le Monde qu’il lui a donné son Fils unique. »
Cet Unique est là sur la Croix.
Dieu a tout donné.
« Quand nous traversons un désert de souffrance, de peur, de doute,
quand le péché nous assaille et nous mord,
regarder la Croix c’est regarder Dieu qui nous fait signe :
puisque je t’ai aimé jusque là, tu peux me faire confiance. » (A. Sève. « Un rendez-vous d’amour » )
La puissance de Dieu est une puissance d’Amour.
Tout comme le serpent de bronze,
le crucifix n’est pas un objet magique :
il doit nous aider à convertir notre regard et notre cœur,
à nous engager plus profondément sur le chemin de l’Amour, don de soi jusqu’à en mourir…
… dans la foi en la résurrection.
Proposition de prière :
Père infiniment bon,
tu nous donnes Jésus,
ta Parole vivante,
Présence réelle dans l’Eucharistie,
pardon infini accordé à tous…
Jésus sur la Croix,
scandale d’un Dieu si fragile,
folie des Hommes,
mais espérance de la résurrection ! …
L’Homme n’est pas digne d’un tel Amour,
mystère insondable…
Béni soit le Père, pour Jésus.
Béni soit le Fils pour le Père,
dans l’Esprit.
Amen !