Évangile selon St Matthieu (11, 16-19) :
En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules :
« A qui vais-je comparer cette génération ?
Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres en disant :
« Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine. »
Jean est venu, en effet ; Il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : « c’est un possédé ! «
Le Fils de l’Homme est venu ; Il mange et il boit, et l’on dit :
» Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. »
Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait. »
Roselyne Dupont-Roc, bibliste, nous donnait la clé de ce passage d’Évangile dans » Prions en Église « , en 2020. La voici :
» Les contemporains de Jésus n’ont pas su reconnaître Jean Baptiste, le prophète ascète qui appelait à la conversion…
ils n’ont pas su reconnaître Jésus, le prophète joyeux qui annonçait le festin du Royaume.
Oreilles bouchées, cœurs fermés, ils refusent de pleurer avec ceux qui pleurent, de danser avec ceux qui dansent…
Comment les atteindre,
comment leur faire comprendre la sagesse inouïe du projet de Dieu qui veut réconcilier tous les Êtres humains entre eux ?
Comment leur faire « voir » la volonté d’Amour et de bénédiction, les inciter au partage, à l’accueil mutuel et à la paix proposés par Dieu ? «
Jean-Baptiste trop sévère, Jésus trop joyeux…
Les paroles de Jésus restent parfaitement actuelles, et la société du XXIe siècle profère des critiques sur le Pape ou l’Église qui se contredisent mutuellement : trop figés, ou trop modernes, trop fermés ou trop ouverts… évoluer , oui mais pas trop, accueillir oui mais pas tout le monde…
L’Évangile a été édulcoré aux limites prudentes de la Loi humaine, bien en-deçà de son exigence et de sa force.
La rencontre avec Dieu dans la prière, ou dans le service des plus petits, est remise à plus tard…
L’Homme lutte pour survivre dans un Monde de plus en plus dégradé, de plus en plus injuste, de plus en plus incertain, un monde sans projet, qui crée en détruisant…
Il s’acharne à poursuivre ses chimères de bonheur matériel, ses rêves de puissance et de domination,
qui s’expriment avec la voiture, la technologie, le confort, le culte du corps :
autant d’idoles des temps actuels…
Oui, les Hommes sont comme des gamins désœuvrés, qui se chamaillent au lieu de s’unir.
C’est la loi du « chacun pour soi « , du « profite, la vie est courte « , et la loi du plus fort… souvent !
Le prétexte majeur de l’athéisme est d’accuser Dieu d’être la source du malheur, de la souffrance et de la mort, ou d’en être indifférent, alors qu’il en fût la première victime sur la Croix, mais peu la regardent encore…
Le mal, la souffrance et la mort trouvent racine dans le cœur de l’Homme et dans ses choix. Le refus de Dieu a donné naissance au Diviseur et à son œuvre : la mort…
Jésus nous invite à trouver des chemins de justice et de paix, dans ce monde défiguré par l’égoïsme et l’orgueil,
à transformer nos relations par l’Amour véritable, don de soi.
Seule la » sagesse de Dieu » est juste, et capable de sauver le Monde, et cette sagesse, c’est d’Aimer.
Proposition de prière :
Aide-moi Seigneur à accorder ma foi et mes actes,
ma prière et mes engagements,
au service du Royaume, au service de l’Homme.
Amen !