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Tu es bénie entre toutes les femmes…

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Évangile selon St Luc (1, 39-45)

Versets 39-40 :
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Marie est un modèle pour les croyants : elle vient aider sa cousine Élisabeth, au terme d’un voyage difficile (« vers la région montagneuse… »).
Porter son aide est parfois un voyage difficile,
qui nécessite de « se laisser déranger » dans ses habitudes, dans son confort…
qui nécessite d’entrer chez l’autre, avec respect, humilité…
qui nécessite d’écouter avant de parler : accueillir la vérité de l’Autre !

Le Chrétien n’impose jamais sa foi par la force,
il s’approche de  » l’autre  » dans le plus grand respect de sa Vérité,
de sa différence,

capable ainsi, de reconnaître l’œuvre de l’Esprit en tout être Humain.

Cette rencontre est hautement symbolique : Marie porte Jésus en elle, et Elizabeth : Jean-Baptiste !
Nous sommes ici à la charnière des siècles, entre le Nouveau et l’Ancien Testament.
Naissance du dernier prophète / arrivée du Messie !
Dieu va parler. L’Esprit est là, comme à la création du Monde…
Le Monde ancien finit, la promesse se réalise.
Toute l’Écriture aboutit à cet évènement cosmique : l’arrivée du Messie attendu depuis des siècles par le Peuple de l’Alliance, Jésus, Envoyé de Dieu, et Dieu Lui-même, venu réaliser l’Écriture dans sa chair et porter le Salut à tous les Hommes !

Abraham devait devenir le père d’une nombreuse descendance :
il sera, au-delà de son fils Isaac, reconnu comme père de tous les croyants (Juifs, Chrétiens et Musulmans).

Moïse devait amener le Peuple Hébreu en terre promise :
au-delà du pays de Canaan,
sera dévoilé et ouvert à tous le Royaume des Cieux,
terre d’abondance, de consolation et de joie éternelles.

Versets 41-45 :
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

La joie d’Élizabeth
consacre le Lien et la continuité
entre la Loi Ancienne et la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ.

Nulle rupture,
mais l’aboutissement de l’Histoire,
rendu possible par la foi et l’obéissance d’une simple jeune fille : Marie !

« Croire à l’accomplissement de la Parole » dans notre vie est un acte de foi, qui met en route, qui ne dispense pas d’agir, qui engage l’avenir, qui nécessite la confiance, l’abandon au désir de Dieu sur nous.
Et cette Parole se réalise dans la rencontre, le soutien de l’Autre…

Marie est celle qui a cru possible la réalisation de la Parole de Dieu, dans sa vie.
Dans ses mots, Élisabeth reconnait en Marie un modèle de foi, car sa vie est toute orientée vers Dieu, elle est à l’écoute, en éveil, pour capter le moindre signe, répondre au moindre désir de Dieu sur elle.
Marie est celle qui a tout « misé » sur l’écoute du Seigneur, sur l’accueil de sa Parole dans sa vie : elle a mis sa confiance dans le Seigneur.
Marie est « présente à la Présence » (de Dieu dans sa vie).
Marie première croyante, Marie fidèle jusqu’au silence de la Croix, Marie pilier de l’Église naissante, Marie qui dit toujours « oui  » à Dieu !
Je vous propose l’excellent commentaire d’Emmanuelle Billoteau, ermite, pour «  Prions en Église  ».

Commentaire sur Luc (1, 39-45)

 » Marie et Élisabeth, juives ferventes, incarnent l’attente et l’espérance d’Israël à une époque où «  il n’y a plus de prophètes  » (Ps 73, 9) et où le peuple est sous domination étrangère.
Elles incarnent également l’attente à un niveau personnel ;
pour l’une, celle d’un accomplissement à venir comme toute jeune fille ;
pour l’autre, l’attente déçue d’un enfant, dans la honte d’une stérilité, synonyme de malédiction.

Et c’est dans ce contexte, qui oblige à s’en remettre à Dieu, que l’inattendu est venu les rejoindre, leur ouvrant un avenir de fécondité. Disponibilité intérieure : ni l’une ni l’autre n’a essayé de combler artificiellement le manque auquel elles étaient affrontées, et les voilà envahies de la joie de l’Esprit, conscientes que le salut de Dieu les a atteintes au plus intime d’elles-mêmes et que cette expérience personnelle les déborde :
«  Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour  » (Luc 1, 54).

Comment vivons-nous nos attentes ?
En nous distrayant (vains projets, vaines activités) ?
L’espérance est-elle vivante en nous ?
Vivons-nous le temps qui nous sépare du face à face, comme celui des douleurs de l’enfantement d’un monde nouveau ? 

Car le temps de l’Avent ne nous tourne pas uniquement vers la nativité dont nous ferons mémoire d’ici peu, mais aussi vers le retour du Christ en gloire. Marie et Élisabeth se nourrissaient de la Parole relatant les interventions de Dieu auprès de leurs ancêtres : Sarah, Rachel, Anne… Il ne nous reste qu’à «  laisser le Christ naître en nous  ».

 

Proposition de prière :

Seigneur, tu veux encore et toujours manifester aux Hommes ta Présence dans le Monde aujourd’hui.
Tu veux passer par tout être Humain qui s’ouvre à l’Amour…

Chacun(e) est responsable de te porter,
de t’accueillir, de te donner,
de transmettre ainsi ta lumière pour éclairer le Monde,
et dissiper la nuit des Hommes…

Quelle confiance tu nous témoignes, Seigneur,
à nous qui sommes pécheurs !
Béni sois-tu !
Amen !

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