Évangile selon St Jean (3, 1-8) :
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ;
c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Nicodème est en recherche de la vérité : c’est un homme sincère.
Chef pharisien, il rencontre prudemment Jésus la nuit, par peur de représailles de ses collègues du Temple…
Nous bénéficions en France de la liberté de culte,
mais la foi Chrétienne est aujourd’hui moquée, malmenée…
Comme Nicodème, serions-nous trop « discrets » sur notre foi, trop prudents ?
Avons-nous peur d’être Chrétiens ?
Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »
Nicodème reconnait Jésus comme envoyé de Dieu.
Ce sont les « signes » donnés qui l’attirent.
Nicodème représente l’ouverture des juifs à la Nouvelle Alliance en Jésus, ouverture qui se continue aujourd’hui (*)(Voir « juifs Messianiques » en bas de page).
Mais il a encore beaucoup à apprendre, à évoluer dans sa vie, dans sa pensée… Le chemin du Christ passe par la Croix !
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le Royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Nicodème répond par une question » premier degré « , qui montre son incompréhension.
Jésus va préciser sa pensée…
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.
Jésus fait allusion au baptême annoncé par Jean-Baptiste :
(« Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.« ) (Matthieu 3, 11)
Jésus invite l’homme en recherche de Vérité à une conversion radicale, à la découverte d’une nouvelle dimension, vie intérieure, monde de l’Esprit, transparence et lumière…
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est Esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Le » vent » est le souffle de l’Esprit,
souffle créateur au début du monde, puissance de vie et d’Amour…
Le baptême que Jésus propose est une « re-naissance » : plongée dans la mort du Christ, pour ressusciter avec Lui, devenir une créature nouvelle…
» Naître d’en haut » signifie « s’ouvrir au souffle de l’Esprit », conversion totale de l’Être, corps et âme,
dépassement du stade de la réflexion, du calcul, de l’intéressement, du mesurable (la chair),
pour s’ouvrir à la vie dans l’Esprit, Présence intérieure, souffle Divin, dynamique infinie d’Amour…
C’est toute la différence entre » pratiquer une religion « , ou » vivre d’une foi nouvelle dans l’Esprit « .
«Intériorité et altérité trouvent leurs pôles dans la transcendance. Dire « je t’aime » à quelqu’un ce n’est pas seulement dire: « tu existes », mais « nous existons ». La relation interpersonnelle révèle à chacun, que le “Je” et le “Tu”, s’ouvrent sur un “Nous” qui attendait silencieusement qu’on le dévoile. Cette relation ontologique précède les termes. La solitude du moi est mise en pièces par la confrontation à l’altérité irréductible de l’autre. Pour échapper à l’angoisse de la solitude, il y a deux voies apparemment divergentes: la conscience de soi ou la rencontre d’un autre en soi, donc d’une altérité dans l’intériorité humaine. «Toute notre existence est comprise dans cette alternative: je suis en moi ou en Dieu, il n’y a pas de milieu. Quand je cesse de me rencontrer, c’est qu’il est réellement présent; quand je me perds de vue, c’est que je le regarde, quand je ne m’entends plus c’est que je l’écoute, et le bien à tous les niveaux consiste justement à se perdre en Lui.» (M. Zundel, Le Cénacle, Paris, 1955, p. 2.)
Proposition de prière :
Ouvre mon intelligence à ta Parole, Seigneur,
à Ta Présence en moi.
Amen !
(*) Le judaïsme messianique est un mouvement religieux, qui professe que Jésus est le Messie mais reprend des éléments du judaïsme et de la tradition juive ; il combine une théologie chrétienne avec des rites juifs. (Wikipédia)